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Claire Lefèvre : «Je suis actrice de mon installation»

Installée depuis 2019 à Fescamps sur l’exploitation familiale avec son frère, Claire Lefèvre revient sur les étapes incontournables d’une installation réussie.

Issue d’une famille d’agriculteurs, Claire Lefèvre se dirige vers des études commerciales. Même si elle ne se projette pas dans l’agriculture à court terme, elle passe à 23 ans un premier diplôme agricole, le BPREA Adulte, en parallèle de son cursus en école de commerce. Elle travaille ensuite plusieurs années à la Chambre de Commerce et d’Industrie et à Cerfrance. C’est finalement à 36 ans qu’elle décide de s’installer.

Mais Claire a déjà un pied dans l’agriculture. «Avant mon installation, je m’occupais de toute la partie administrative pour mon frère Maxime. Il s’était installé en créant un atelier maraîchage et, occasionnellement, je m’occupais également du magasin à la ferme.» 

C’est suite à une discussion qu’ils envisagent la possibilité de reprendre ensemble l’exploitation familiale. Malgré tout, la place de Claire au sein de l’exploitation familiale n’est pas tracée d’avance. Elle rejoint d’abord l’exploitation en tant que salariée agricole pendant quatre ans afin d’être formée au métier d’agricultrice auprès de son père et de son oncle. Cette période riche en apprentissage lui permet de comprendre le fonctionnement d’une exploitation agricole et d’avoir une vue d’ensemble sur les missions à effectuer. Pour Claire, cette période de tuilage est primordiale pour préparer au mieux son installation. 

 

Être accompagné est indispensable

Afin de mener à bien son installation, la première étape pour Claire est de se tourner vers le Point accueil installation (PAI) de la chambre d’agriculture. «J’ai été accompagnée par Laurie Labelle, conseillère installation et référente pour mon projet. Nous avons défini ensemble un rétroplanning, en y incluant les différentes étapes de mon installation. C’est vraiment important pour anticiper et y voir plus clair sur ce qui nous attend», précise la jeune femme.

L’une des étapes du parcours est le stage 21h. Obligatoire pour toute personne demandant les aides à l’installation, il a particulièrement marqué Claire. Ce stage de trois jours permet aux jeunes de rencontrer et d’échanger avec les différents partenaires du milieu agricole avec lesquels ils travailleront (banque, assurances, protection sociale, centre de gestion…). «C’est un moment enrichissant qui permet à chacun de s’exprimer sur son projet, d’entendre l’avis d’experts sur différentes thématiques. J’ai trouvé l’échange entre jeunes futurs installés également très constructif, notamment partager ses idées et savoir-faire.»

Dernière étape avant l’installation, la réalisation du prévisionnel économique avec la chambre d’agriculture. Claire, pour qui l’organisation est l’une des clés de réussite, utilise encore ce document de pilotage aujourd’hui : «c’est un véritable outil de travail, une ligne de conduite à suivre pour nos années de jeune installé».

Il est important de réussir à créer un réseau professionnel agricole dès le parcours à l’installation. «Le tout est de se faire épauler par les bonnes personnes au bon moment. J’ai été en contact avec différents conseillers de la chambre. Chacun dans sa partie m’a permis d’avancer sereinement et rapidement dans mes projets grâce à leurs conseils sur les PCAE, les Maec, la vente à la ferme entre autre».

 

Prendre sa place

Claire souligne que devenir chef d’exploitation lorsque l’on est une femme n’est pas toujours simple. «On ne m’a pas prise au sérieux tout de suite, même si aujourd’hui les choses ont changé !» Ce qui est sûr, c’est que ça n’a pas été facile et qu’il a fallu faire face à quelques préjugés. Aujourd’hui, Claire a su faire sa place auprès des coopératives, grossistes et différents acteurs du milieu agricole.

Et avec son frère ? Pour nos deux chefs d’exploitation, la clé de leur réussite est leur complémentarité. Le travail s’est réparti naturellement entre eux. Claire s’occupe désormais des cultures, des relations avec les fournisseurs ainsi que de l’administratif. Maxime gère, quant à lui, le personnel de l’exploitation et la partie maraîchage. Ils assurent aussi que l’échange et l’entraide entre associés sont essentiels pour assurer la bonne gestion de leur exploitation.

Pour conclure, si la jeune agricultrice avait un dernier conseil à donner aux futur(e)s installé(es, ce serait sans hésitation de savoir s’entourer des bonnes personnes. «Communiquer avec d’autres agriculteurs ou acteurs du monde agricole, prendre les bonnes adresses, les bons conseils… pour moi c’est primordial pour avancer.»

 

2020 : une bonne année pour l’installation

Chiffres clés

65 installations aidées jeune agriculteur
¼ des installés sont des femmes
24 500 €
de DJA versé (montant moyen)

 

Pas de diplôme agricole ? Vous êtes éligibles à l’aide régionale à l’installation

Encore trop peu connue, l’ARSI (Aide régionale spécifique à l’installation) s’adresse aux porteurs de projets en agriculture non bénéficiaires de la Dotation jeune agriculteur (DJA), c’est-à-dire n’ayant pas de diplôme agricole et/ou entre 40 et 50 ans. Il est indispensable de suivre le parcours à l’installation pour pouvoir bénéficier de cette aide, pour laquelle la dotation est comprise entre 9 000 € à 12 000 € en fonction des modalités du projet. Chaque demandeur d’aide ARSI bénéficie d’un programme régional nommé «Activ ton Installation» lui permettant d’être accompagné tout au long de son projet. 
Pour tout renseignement, rapprochez-vous du Point accueil installation transmission (PAIT) de la Somme au 03 22 33 69 88.

 

Vos avantages JA avec la chambre d’agriculture

Vous êtes JA ? Lors des trois premières années de votre installation, profitez de réductions sur les formules productions végétales et/ou animales (contactez Christine Douchet au 03 22 33 69 77). Bénéficiez également d’avantages pour le développement d’activités de vente en circuits de proximité et d’accueil avec Bienvenue à la ferme (contactez Anne Catteau au 03 22 33 69 83).
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