Comment le sucrier Tereos mène sa décarbonation
Engagé dans la décarbonation, Tereos prévoit notamment 100 % de chaudière au gaz l’an prochain dans ses sucreries distilleries en France.
Le site d’Origny (02) vise plus loin avec des combustibles solides de récupération.
Engagé dans la décarbonation, Tereos prévoit notamment 100 % de chaudière au gaz l’an prochain dans ses sucreries distilleries en France.
Le site d’Origny (02) vise plus loin avec des combustibles solides de récupération.
«On sera dans les premiers à installer une telle chaudière», souligne Philippe Guenal, directeur de la sucrerie distillerie Tereos d’Origny-Saint-Benoîte. L’usine près de Saint-Quentin, dans l’Aisne, prévoit de mettre en service dès 2024 cette installation alimentée aux combustibles solides de récupération (CSR), produits à partir des flux «secs» comme les refus de tri, les déchets d’activités économiques (DAE), les meubles ou les encombrants.
Réalisée et exploitée par Suez, la chaudière produira une énergie thermique alternative, délivrée sous forme de vapeur, à hauteur d’environ 400 GWh/an et couvrira près de 40 % des besoins énergétiques du site. Tereos souligne un autre atout du projet, à savoir la création d’une filière CSR dans les Hauts-de-France. Cela représente cinquante emplois directs pour l’exploitation de la chaudière et des centres de préparation du nouveau combustible. Le premier coup de pioche est programmé en 2023.
Baisse de la consommation d’énergie
D’ici là, Tereos entend poursuivre sa démarche de décarbonation, qui est soutenue par «un plan d’investissement depuis plusieurs années», déclare Philippe Guenal. La sucrerie distillerie d’Origny-Saint-Benoîte a ainsi consacré l’an dernier des dépenses en matière de recompression de vapeur et autres échangeurs. «En deux ans, notre usine a réduit de 8 % sa consommation d’énergie sur l’ensemble d’une campagne betteravière», signale-t-il. La performance est notable, vu la taille du site : Origny-Saint-Benoîte affiche des capacités sur l’activité sucrerie de 20 000 t/j de betterave, 2 000 t/j
de sucre, la distillerie de blé de 900 hl/j, la bétaïne de 7 000 t/an.
C’est la plus grande distillerie de betterave au monde, avec 9 000 hl/j. À l’échelle du groupe, 50 % de l’énergie consommée dans les usines au niveau mondial est d’origine renouvelable. Et toutes les sucreries distilleries en France seront équipées de chaudières à gaz au printemps 2022.
Le groupe est aussi en première ligne pour défendre les biocarburants. Cette activité est cruciale : l’alcool/éthanol pèse 20 % des quelque 4,3 Md€ de chiffre d’affaires de Tereos. «Le bioéthanol est la seule alternative qui permet de décarboner l’essence», soutient Valérie Corre, la directrice des Affaires réglementaires alcool et éthanol Europe. Une idée défendue avec d’autant plus de force que Valérie Corre est depuis juin la nouvelle présidente d’ePure, le lobby européen du bioéthanol. Sa proposition phare est de mutualiser au sein de l’Union européenne le plafond de 7 % de biocarburants de première génération, «pour poursuivre la décarbonation du parc de véhicules existant».