Pommes de terre
Comment l’idée d’un OAD dédié au stockage a germé après l’interdiction du CIPC
À l’occasion de la dernière édition de Potato Europe qui s’est tenue à Villers-Saint-Christophe (02), Arvalis a présenté OptiGERM, son nouvel outil pour prévenir le risque de germination des tubercules au stockage.
À l’occasion de la dernière édition de Potato Europe qui s’est tenue à Villers-Saint-Christophe (02), Arvalis a présenté OptiGERM, son nouvel outil pour prévenir le risque de germination des tubercules au stockage.
Il aura fallu trois ans de développement aux équipes d’Arvalis pour mettre au point un outil d’aide à la décision (OAD) dédié à la prévention du risque de germination des pommes de terre dans la phase de stockage, mais le résultat semble plutôt à la hauteur de l’investissement. Trois ans, c’est à la fois long et pas grand-chose pour trouver une alternative fiable à l’utilisation du CIPC. L’interdiction du CIPC depuis 2020 a, en effet, demandé aux ingénieurs d’Arvalis, mais aussi à d’autres intervenants, de se «casser la tête» pour trouver une autre solution. «Le CIPC était sans aucun doute la solution la plus utilisée, pour sa praticité et son efficacité», rappelait Morgan Flesch, ingénieure chez Arvalis, le 11 septembre dernier. Dans la perspective de son interdiction, «plusieurs alternatives ont été testées, dont les huiles de menthe, l’abaissement de la température du bâtiment…», mais aucune n’a vraiment fait preuve d’une efficacité satisfaisante. «Avec le CIPC, on avait une rémanence forte. Aujourd’hui, le stockage demande plus de technicité et plus de suivi.»
Préconisations ciblées
Avec OptiGERM – c’est le nom de l’OAD –, Arvalis dispose en effet désormais d’un outil capable de faire des préconisations à ses utilisateurs en fonction de différents critères. Celui-ci est gratuit et permet d’obtenir un diagnostic et des conseils que ce soit de manière préventive ou curative. Pour l’utiliser, il suffit d’abord d’indiquer sur une plateforme numérique dédiée les caractéristiques du lot de pommes de terre à stocker : variété, géolocalisation de la zone de production, présence ou non de germes sur les tubercules, dates de plantation, de levée, de défanage, recours ou non à l’irrigation, traitement (ou non) antigerminatif au champ, analyse de résidus.
Dans un second onglet, on demande à l’utilisateur d’OptiGERM de renseigner les caractéristiques du bâtiment et les conditions de stockage. Enfin, il est nécessaire de renseigner les conditions de conservation et de commercialisation. À la clé, l’OAD fournit un diagnostic sur le risque de germination et les possibilités d’intervention offertes à l’agriculteur-stockeur, le coût par application et un rappel réglementaire.
Tout sur le stockage
Pour Arvalis, profiter de l’événement Potato Europe pour la présentation de son outil OAD ne pouvait pas mieux tomber, concomitamment avec les premiers arrachages et le début d’une période de stockage qui peut durer jusqu’en juin-juillet. En complément de la démonstration de l’outil OptiGERM, les visiteurs de l’espace occupé par Arvalis pour parler «stockage» ont pu «actualiser leurs connaissances» selon les mots de l’institut technique sur les autres méthodes de lutte contre la germination «pour en optimiser leur usage.» Enfin, plusieurs publications rappelaient aussi l’importance des procédures de nettoyage des bâtiments de stockage «avec pour objectif la réduction de la concentration résiduelle du CIPC.»