Coopération
Confortée par ses résultats «historiques», NatUp garde son cap
Tout roule chez NatUp. Lors de son assemblée générale, le 9 décembre, la coopérative annonçait atteindre des résultats «marquant un plus haut historique» pour la campagne précédente, en raison notamment de l’envolée des prix des céréales et des engrais. Le point sur ses activités.
Tout roule chez NatUp. Lors de son assemblée générale, le 9 décembre, la coopérative annonçait atteindre des résultats «marquant un plus haut historique» pour la campagne précédente, en raison notamment de l’envolée des prix des céréales et des engrais. Le point sur ses activités.
Entre une forte tension sur les marchés des matières premières, le conflit en Ukraine, la moisson 2021 pluvieuse et celle de 2022 marquée par la sécheresse, «la campagne agricole 2021-2022 était inédite», contextualise Jean-Charles Deschamps, président de NatUp, lors d’une conférence de presse organisée en amont de l’AG de la coopérative du 9 décembre au Zénith de Rouen (76). Pas de quoi cependant faire vaciller le groupe, fort d’un chiffre d’affaires au 30 juin 2022 de 1 465 M€ «en très forte hausse». «NatUp atteint des résultats marquant un plus haut historique, en raison notamment de l’envolée des prix des céréales et des engrais», précise Patrick Aps, son directeur général.
Le pôle céréales est particulièrement moteur de cette activité, avec une collecte 2021 en hausse (1,94 Mt contre 1,8 l’année précédente), alors que le pôle légumes, lui, souffre des hausses de prix de l’énergie et des changements de consommation. «Le développement de nouveaux marchés en restauration, les labellisations et innovations permettent de compenser la perturbation des marchés traditionnels», tempère-t-on. Pour rappel, le groupe possède ses propres outils de valorisation : Lunor, Pom'Alliance et Pomuni. Ainsi que ses marques, Fraîchement Cuit, Fraîchement cuisiné et Fraich'découpe.
Côté élevage, les dirigeants ne rougissent pas, malgré un recul de 1,6 % de l’activité, avec 79 000 têtes (bovins et ovins) commercialisés. «La dépression de l’élevage est nationale. Ce faible recul traduit finalement un gains de parts de marchés.» La filiale NatUp Distribution poursuit d’ailleurs sa croissance avec, notamment, l’intégration dans le groupe des Éleveurs de la Charentonne, et celle de la coopérative Bovi Perche, qui est en cours. La filiale NatUp Fibres ne peut pas encore en dire autant, avec une rentabilité qui reste encore limitée, mais les perspectives sont belles. «L’exercice a été celui de la naissance de la French Filature et de nouveaux contrats signés par Lemaître-Demeestere avec des marques reconnues. À l’exception du teillage, nous sommes désormais présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur du lin.»
Pour la distribution enfin, le groupe s’est enrichi de deux nouveaux magasins Gamm vert et de quatre nouveaux magasins Éleveurs de la Charentonne dont celui du Neubourg où se côtoient les deux marques Gamm Vert et Éleveurs de la Charentonne - modèle appelé à se développer à l’avenir - et celui du Havre, un nouveau concept centre-ville. Potimarron a rejoint Les Fermes d’ici et devient la marque du e-commerce. Les Fermes d’ici deviennent le label des produits fermiers pour les particuliers mais aussi pour les professionnels de la restauration.
6,53 M€ redistribués
Au total, le résultat net du groupe consolidé s’établit à 20 M€ et l’EBE progresse nettement à 50,8 M€ (contre 38,8 l’an passé). Quel retour pour les 5 000 adhérents (2 000 agriculteurs ?). D’après NatUp, ils bénéficient directement des réussites du groupe. Une redistribution de 6,53 M€ leur a été proposée (contre 5,3 l’an dernier). «En moyenne, la rémunération des céréales est de 20 €/t de mieux que l’environnement», se félicite Jean-Charles Descamps. Le président pointe aussi «de très bons prix concernant les engrais», et un approvisionnement sécurisé. «Nous avons su servir 110 % des volumes engagés.»
Ces résultats font dire aux dirigeants de NatUp qu’ils vont dans le bon sens. «On ajuste ce qui doit l’être, mais on tient le cap.» Celui-ci est défini par sept engagements à horizon 2025, qui ont été présentés l’an dernier. L’un d’eux concerne la collecte, avec un objectif de 50 % adossée à des contrats de filières qui sécurise le revenu des agriculteurs. «On est en progression en productions végétales comme animales.» Autre exemple : la source de la création de valeur va évoluer au profit des adhérents. «50 % de l’EBE proviendra des filiales aval de transformation ou distribution.» Ou encore, 100 % de la SAU des adhérents sera engagée dans une démarche de progrès environnementale.