Contrat Saint Louis Sucre : évolutions
Chez Saint Louis Sucre, le prix de la betterave est indexé sur celui du sucre. Quelles seront les évolutions de ce contrat pour 2018 ?
D’un côté, l’industriel a besoin d’un approvisionnement suffisant en betteraves sur une base stable et récurrente. De l’autre, des planteurs ont besoin d’un contrat attractif et transparent. En 2016-2017, la valorisation de la betterave s’est faite pour les betteraves du quota à un prix de 25,40 €, auquel s’ajoutera un supplément de prix que Saint Louis Sucre devrait annoncer prochainement. La valorisation des betteraves hors quotas s’est faite sur un prix de 21,20 €.
Pour mémoire, le contrat Saint Louis Sucre est basé sur une grille de correspondance entre le prix du sucre SZ4 (moyenne des quatre filiales de Südzucker) et le prix de la betterave, auquel devrait s’ajouter un supplément de prix. Autres éléments du contrat : la suppression du forfait collet, et donc l’achat de la betterave entière, la reconduction précise des accords antérieurs relatifs à la tare terre, aux indemnités d’enlèvement, aux règles de planning, aux modalités de déterrage et de bâchage, etc. Enfin, il a été pris en compte une neutralisation de frais de transport sur les betteraves additionnelles, et aucun frais de transport sur le contrat de base.
Un contrat qui évolue
Si le contrat pour la campagne 2018-2019 reste toujours sur la même base, soit un prix de la betterave indexé au prix du sucre, quelques évolutions sont à noter. La première concerne l’absence de pénalité financière si le contrat est emblavé sur une surface calculée par rapport au rendement moyen olympique cinq ans. Dans le cadre d’un contrat pluriannuel, le parcellaire peut être réajusté.
Pour ce qui est du supplément de prix, celui-ci est conditionné à la reconduction d’un contrat. En revanche, il n’est ni conditionné à la reconduction des surfaces, ni à la livraison intégrale du contrat, si cela est justifié.
Pour ce qui concerne le prix des betteraves excédentaires, il sera également corrélé à la valorisation des sucres excédentaires. Par ailleurs, une compensation financière sera faite des betteraves déficitaires sur les betteraves excédentaires. Quant à la répartition de l’enveloppe des betteraves excédentaires sur les deux catégories de betteraves, elle sera discutée en commission de la répartition de la valeur. «Autrement dit, une partie des betteraves excédentaires pourrait être payée au prix des betteraves de contrat», résume Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint de l’ASBS. C’est la commission de la répartition de la valeur qui en décidera.
Pour le prix des pulpes, à partir de 2017, une seule catégorie et un seul prix de pulpes seront définis. La valorisation de la pulpe est calculée selon les coûts de production prévus dans l’AIP (pulpes supressées ou déshydratées). Pour les adhérents de la Sica Pulpes de Roye, la valorisation est apportée par cette dernière. Saint Louis Sucre garantit une valorisation pulpe à minimum de 2 €/t à 16°.
Il reste cependant plusieurs éléments à négocier dans le contrat Saint Louis Sucre. En premier lieu, les représentants planteurs de la commission de répartition de la valeur demandent que les modalités de calcul du prix SZ4 intégrent la valorisation de tous les débouchés du sucre. Ils demandent également des précisions sur le calendrier des ventes de ce calcul.
Autre interrogation : les modalités de calcul du supplément de prix qui, selon le président de l’ASBS, Dominique Fievez, restent «vagues». Parmi les autres questions en suspens, se trouve celle du partage des gains de productivité induits par l’allongement des campagnes. «Il faut sur ce point du gagnant-gagnant», précise-t-il. Et de souligner que, pour l’heure, les planteurs, en dépit d’absence de réponses sur ces sujets du groupe sucrier, n’ont pas hésité à signer ce qu’il qualifie de «chèque en blanc». Avant d’ajouter : «Quand il faut partager, partageons. Quand il y aura des baisses, on assumera. Il est temps d’avancer sur le sujet du supplément des prix, et ce, d’autant que les planteurs commencent à sérieusement s’interroger.» Les planteurs attendent des réponses. Ils n’attendront pas éternellement…