Corvidés : première bataille d’un combat qui dure
Au printemps dernier, les dégâts de corvidés et pigeons ont
allègrement dépassé la côte d’alerte sur le territoire de la Somme. Dans l’urgence, la FDSEA était intervenue pour faciliter auprès de la DDTM la gestion des demandes d’autorisation de régulation par le tir.
Malgré les simplifications obtenues, les dégâts sont conséquents en 2020, et le sujet doit être appréhendé à tous niveaux pour aboutir à de meilleurs résultats en 2021. En premier lieu, il faut faire reconnaître l’intensité des dégâts et de leur conséquence sur l’exercice en cours : perte à la levée, frais de ressemis, rachat de fourrage, perte de rendement… Le préjudice doit être consolidé à l’échelle départementale.
L’objectif majeur est la prise de conscience de l’administration sur le sujet, de sorte de pouvoir défendre le maintien des corvidés dans les espèces nuisibles (dont la liste va être de nouveau en discussion dans les prochains mois), de développer des demandes de régulation plus rapide - la FDSEA a demandé à simplifier la procédure entre agriculteurs, chasseurs, et de la basculer en téléprocédure -, mais aussi pour permettre les dérogations d’interventions encore possibles. Ensuite, il faut capitaliser les retours d’expérience de ce qui fonctionne réellement ou non (et sortir du «on dit»), que ce soit en traitement de semences, en pratiques culturales, ou en stratégies d’effarouchement ou de régulation. Enfin, il s’agira de mobiliser dès cet automne des moyens de régulation, en partenariat avec les acteurs de la chasse pour abaisser les populations et les contenir jusqu’au printemps prochain.
Un questionnaire à renseigner
Pour établir un premier niveau de constat des dégâts, mais aussi pour connaître les retours d’expérience et les volontés d’agir des agriculteurs touchés, un questionnaire a été établi en partenariat avec la Chambre d’agriculture, les coopératives Noriap et Calipso, et les Ets Charpentier. Vous pourrez y répondre ici, ou en imprimant l’enquête en format papier (document joint) et en l'envoyant à la FDSEA 80 au 19 bis rue Alexandre Dumas - 80096 Amiens Cedex 3.
De ce questionnaire sera fait une synthèse permettant de travailler :
• avec l’administration les volets administratifs et réglementaires
• avec les acteurs de la chasse les moyens de régulation
• avec les organismes techniques, les choix, conseils et essais pour 2021
• avec tous les agriculteurs, les moyens de luttes et de régulation partagés.
Merci de prendre quelques instants pour apporter votre contribution !
Contact : Julie Sellier
Réaction de Denis Delattre, président de la section chasse et dégâts de gibier
«Un vrai fléau à éradiquer»
Les corvidés deviennent peu à peu hors de contrôle : ils nidifient et prolifèrent dans des zones où la chasse n’est plus forcément autorisée ; leur effarouchement est devenu un sujet de conflits entre riverains, les protections des semences s’amenuisent d’année en année et leur tir n’est pas aisé, ni d’un point de vue administratif, ni d’un point de vue cynégétique. Il faut impérativement revenir à un meilleur équilibre dès 2021, et c’est l’affaire de tous. Certes, ce n’est pas un gibier, mais c’est l’affaire des chasseurs, que ce soit par leur capacité de tir, mais aussi pour prévenir les dégâts que ces animaux font sur le petit gibier, notamment les nids de perdreaux. C’est l’affaire des pouvoirs publics, qui doivent maintenir cet animal comme nuisible (et il faut bien savoir que nombre d’associations ne l’entendent pas ainsi) et en permettre une régulation simple. Et c’est aussi l’affaire des agriculteurs, car on doit tous prendre en main la protection de nos cultures. La FDSEA se place au cœur du sujet : nous avons travaillé avec plusieurs partenaires pour établir ce premier niveau de questionnaire, et nous voulons avoir les premiers retours pour travailler à la rentrée les éléments à mettre en œuvre sur le terrain durant l’hiver. Faites sans attendre votre contribution, et que ce soit pour les corbeaux ou les blaireaux et autres fléaux, il faut que chacun se mobilise ; ça ne peut plus passer sans une multitude de déclarations fiables.