Betteraves
Cristal Union veut donner confiance aux planteurs par le prix
Le groupe sucrier Cristal Union s’appuie sur ses performances industrielles et financières pour rendre la culture de la betterave attractive aux yeux de ses associés-coopérateurs. Selon ses dirigeants, le prix 2023 pourrait être d’au moins 45 €/t.
Le groupe sucrier Cristal Union s’appuie sur ses performances industrielles et financières pour rendre la culture de la betterave attractive aux yeux de ses associés-coopérateurs. Selon ses dirigeants, le prix 2023 pourrait être d’au moins 45 €/t.
Il y a un an à quelques jours près, c’est un résultat que les responsables de Cristal Union n’osaient pas imaginer. Le 4 mai dernier, à quelques semaines de l’assemblée générale du groupe coopératif, son président Olivier de Bohan s’est en effet réjoui lors de la réunion de la section Sainte-Émilie d’un prix de 43,40 €/t pour les betteraves récoltées en 2022, et des performances du groupe. En ce qui concerne le prix 2023, et même s’il ne s’agit que d’une hypothèse, il pourrait s’établir à 45 €/t, voire plus. «Nous sommes toujours très prudents dans les annonces que l’on peut faire, mais nous sommes néanmoins confiants», a confié Olivier de Bohan, à Péronne devant 160 associés-coopérateurs des Hauts-de-France.
Rémunérer la betterave
L’exercice de la coopérative clos le 31 janvier montre un chiffre d’affaires en hausse de 30 % par rapport au précédent pour s’établir à 2,3 milliards d’euros.
L’EBITDA s’établit à 289 millions d’euros quand le résultat net est, quant à lui, de 179 millions d’euros. La coopérative dispose en outre d’1,3 milliard de fonds propres et réduit son endettement. Ces chiffres, liés aux bons chiffres de la précédente campagne, donnent des moyens à Cristal Union pour «rendre la culture de la betterave attractive et décarboner», a dit son directeur, Xavier Astolfi. Lors de l’assemblée générale du groupe qui se tiendra le
6 juin prochain à Troyes, 3 € de ristourne à la tonne de betteraves livrées seront proposés aux associés coopérateurs, ainsi qu’un intérêt aux parts.
S’appuyant sur des perspectives de prix et de marché positives, Cristal Union entend d’une certaine manière «rassurer» et «donner confiance», selon les mots d’Olivier de Bohan. Il ne faudrait pas, comme le redoute le directeur de Cristal Union, que les agriculteurs se détournent de la production betteravière : «Nous devons avoir de la matière pour faire tourner nos usines, a-t-il dit. Ce n’est qu’en exprimant le plein potentiel de nos usines que nous serons performants.» Alors que la totalité des pays européens producteurs de betteraves augmentent leurs surfaces (+ 2 %), seule la France les diminue sensiblement. Pour Xavier Astolfi, «attention à ce que cela ne soit pas pénalisant pour l’avenir… Avec un marché du sucre qui reste porteur et un prix d’au moins 45 €/t pour les betteraves, nous sommes persuadés que la betterave a toute sa place dans les assolements.»
La décarbonation, «enjeu majeur»
En parallèle à la performance agronomique et économique, l’autre enjeu pour Cristal Union est de poursuivre ses efforts en matière de décarbonation de son activité : «Cela ne contribue pas à produire plus de betteraves, mais cela permet de continuer à les valoriser et faire en sorte que ce soit profitable aux associés coopérateurs», a souligné Xavier Astolfi. Et le directeur du groupe coopératif d’appeler chacun à s’engager en rappelant que si 50 % des émissions de carbone de l’entreprise proviennent des usines, 15 % sont liées au transport et les 35 % restants sont liés à l’activité agricole.