Approvisionnement local
Dans la Somme, la distribution des produits locaux montrée en modèle
Les expériences menées dans la Somme en matière d’approvisionnement local et de structuration de l’offre intéressent la Région Hauts-de-France qui veut s’en inspirer pour les étendre à d’autres territoires.
Les expériences menées dans la Somme en matière d’approvisionnement local et de structuration de l’offre intéressent la Région Hauts-de-France qui veut s’en inspirer pour les étendre à d’autres territoires.
Circuits courts et approvisionnement local à la peine dans les Hauts-de-France ? Pas forcément, mais le constat est là : dans un certain nombre de territoires, il est possible de faire plus et la dynamique a besoin d’être relancée. A la veille de la rentrée, c’est dans une ferme de la Somme où l’on allie les deux que la vice-présidente chargée de l’agriculture à la Région Hauts-de-France est venue cherche une forme de «réassurance». Le jeudi 22 août, Marie-Sophie a ainsi visité l’exploitation du Gaec Saint-Gérard à Saint-Fuscien, accompagnée de représentants du Comité de promotion des Hauts-de-France, de la Chambre départementale d’agriculture, du Conseil départemental de la Somme ou encore de la marque Terroirs de Picardie. En choisissant la ferme de Grégoire et Thomas Leleu, il s’agissait de «venir écouter l’expérience de producteurs qui ont misé sur le développement des circuits courts et pour lesquels cela fonctionne», déclarait Mme Lesne, qualifiant les frères Leleu «d’hyperactifs». Au programme de la rencontre également, des rappels sur la fonctionnement de la plateforme Approlocal et de la SAS Somme Produits Locaux.
Continuer la structuration de l’offre
Alors que le Département de la Somme récompensait dans les jours suivants les chefs des cuisines des collèges dont il a la responsabilité pour leur engagement à travailler des produits locaux (lire ci-dessus), Marie-Sophie a dit vouloir s’inspirer de cette réussite «pour l’appliquer aux lycées.» Problème, selon la vice-présidente, «quand on est dans une région avec cinq départements, cela fait autant de manières différentes de travailler…» Se voulant supérieur à l’objectif fixé par la loi Egalim, celui de la Région Hauts-de-France est d’atteindre au moins 70% de produits locaux dans la restauration collective, avec là encore des freins identifiés : le fait qu’il s’agisse d’un engagement volontaire et l’absence d’outils pour quantifier l’engagement. Pour Marie-Sophie, «bien que l’on ait fait des progrès, il faut continuer», a-t-elle assuré. «Nous devons encore accompagner les producteurs, avoir une meilleure comptabilisation des achats, travailler sur les conditions d’accès aux marchés publics et sur la mise en place de groupements de commandes.»
Irriguer au-delà des collèges et lycées
Toujours selon la représentante de la Région Hauts-de-France, «l’approvisionnement local doit irriguer au-delà des collèges et des lycées.» Pour cela, il faut aussi que la demande «soit au rendez-vous» pour que les producteurs «aient envie de se lancer». Et Marie-Sophie de réaffirmer son intérêt «pour des démarches collectives». Grégoire Leleu et son frère comptent, quant à eux, ne pas s’arrêter en si bon chemin. Depuis leur installation sur la ferme familiale, et après investi dans un outil de transformation, les deux frères font le constat que l’outil créé il y a 6 ans est aujourd’hui à saturation. L’objectif est «de réaménager l’atelier pour répondre à la demande», indique Grégoire. Les prochains investissements pourraient également porter sur la production d’énergies et devraient permettre de mieux valoriser les produits de la ferme.