"Déclinaison nationale de la PAC : un danger grave et imminent"
Les Fdsea du Nord Bassin parisien s'inquiètent du risque de déstabilisation de bon nombre d'exploitations.
Après l’accord européen du 27 juin sur la PAC 2014-2020, le ministre de l'Agriculture a ouvert la discussion avec les organisations professionnelles pour la déclinaison française de la réforme. Stéphane Le Foll souhaite aller vite et boucler le dossier d'ici la fin septembre.
Cette période qui s'ouvre est «celle de tous les dangers», estime la Fnsea Nord Bassin parisien(1) dans un communiqué du 16 juillet. Danger imminent et danger grave car «la subsidiarité qui dessine déjà d’importantes distorsions de concurrence entre producteurs européens, permet également à notre ministre, qui a déjà dévoilé son jeu, de disposer de mécanismes faisant peser de lourdes menaces sur la compétitivité de nombreux secteurs de production», écrit-elle.
Dans ce contexte, les Fdsea des départements du Nord Bassin Parisien entendent réaffirmer les points suivants :
- «La convergence des soutiens qui va déjà conduire à un rééquilibrage de ceux-ci doit être soutenable par tous c’est-à-dire qu’elle doit être progressive, linéaire et partielle avec un paiement vert proportionnel et non forfaitaire.
- La majoration des premiers hectares a tout de la fausse bonne idée. Cette mesure va déstabiliser tout le monde : extensifs, intensifs, systèmes polyculture-élevage, grandes cultures, spécialisés. Contrairement à ce qui est laissé entendre, elle n’assurera en rien le soutien à la création de valeur ajoutée ni le soutien à l’emploi ni le soutien aux actifs.
- Les aides couplées qui représentent un prélèvement important dans le 1er pilier doivent être orientées vers les secteurs en difficultés, en particulier l’élevage. Pour prendre en compte l’ensemble des productions animales, ne devrions-nous pas aller vers une aide couplée à l’UGB, une prime au veau ou à l’engraissement ? Et à l’avenir prévoyons que l’aide couplée soit conditionnée à une organisation des filières. Tout cela aurait du sens.
- Le soutien à l’agriculture de production suppose un premier pilier fort et économique. Cela nécessite un transfert du second pilier vers le premier et non l’inverse».
Et de conclure que «ces fondamentaux sont autant de garde-fous pour éviter que la déclinaison française de la prochaine PAC vienne déstabiliser gravement bon nombre d’exploitations».
(1) La Fnsea Nord Bassin parisien rassemble les Fdsea/USA de l’Aisne, de l’Oise, de la Somme, du Nord, du Pas-de-Calais, de Seine et Marne, d’Ile de France, de l’Aube, de la Marne, de l’Eure, de Seine-Maritime et d’Eure-et-Loir.