Syndicalisme
Depuis le Sommet de l’élevage, Arnaud Rousseau (FNSEA) considère qu’il y a « urgence à agir »
La 33ème édition du Sommet de l’élevage a ouvert ses portes ce mardi 1er octobre. La FNSEA et JA ont très vite pris la parole pour rappeler les enjeux pour l’agriculture française, et singulièrement pour l’élevage.
La 33ème édition du Sommet de l’élevage a ouvert ses portes ce mardi 1er octobre. La FNSEA et JA ont très vite pris la parole pour rappeler les enjeux pour l’agriculture française, et singulièrement pour l’élevage.
« Nous souhaitons que les sujets agricoles fassent partie des priorités du Premier ministre », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA à l’ouverture du 33e Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) et quelques heures avant la déclaration de politique générale du Premier ministre, Michel Barnier à l’Assemblée nationale.
FCO et MHE
Arnaud Rousseau a rappelé avoir rencontré, avec Pierrick Horel, président des JA, Annie Genevard, la nouvelle ministre de l’Agriculture. « Nous lui avons rappelé l’urgence à agir sur tous les sujets en suspens. Il faut que les agriculteurs puissent rapidement obtenir des réponses », a-t-il affirmé. Les sujets concernant l’élevage ont été mis en avant, en premier lieu, la crise de la filière ovine provoquée par l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO). Arnaud Rousseau souhaite que la ministre confirme les engagements pris par son prédécesseur Marc Fesneau.
Selon les estimations les plus pessimistes, la FCO pourrait, à terme, emporter 10 % du troupeau ovin national. La FNSEA et JA souhaitent que soit institué un mécanisme d’indemnisation semblable à ce qui a été mis en place pour la maladie hémorragique épizootique (MHE) et qui a « été convenablement géré », a rappelé Arnaud Rousseau. Il faudra aussi se préoccuper de la capacité à retrouver des agnelles pour reconstituer les troupeaux. La filière ovine durement impactée connaît toutefois une petite éclaircie avec le vote par le Conseil de l’UE d’une disposition visant à abaisser le seuil de protection du loup. « Cela permettrait de faire des prélèvements plus importants » ce qui conduirait à une « baisse de la prédation », s’est félicité Arnaud Rousseau. Mais pour l’instant, depuis le début de l’année, le nombre des attaques est à la hausse, une hausse estimée entre + 15 et + 20 %.
Entreprendre en agriculture
Autre sujet d’inquiétude, la décision de Lactalis de diminuer la collecte de lait en France. Il s’agit d’une « déflagration » a réagi Arnaud Rousseau qui s’interroge sur ce qui peut justifier une telle démarche. « Nous devons construire une stratégie avec la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) » afin que « pas un éleveur ne reste au bord du chemin ».
Pour sa part, Pierrick Horel a insisté sur la nécessité de « redonner du sens au métier d’agriculteur ». Sinon, « on n’attirera pas de nouvelles générations ». Pour cela, il faut « sécuriser les revenus ». Cela passe notamment par le renforcement des indicateurs des coûts de production, prévus par les lois Egalim, et réalisés par les interprofessions. Les deux présidents ont rappelé la nécessité d’un examen rapide du projet de loi d’orientation agricole (LOA) par le Sénat. Le texte pourra être enrichi par les propositions de la Loi « Entreprendre en agriculture » présentée par la FNSEA et les JA fin août.
Arnaud Rousseau a rapidement évoqué les prochaines élections aux Chambres d’agriculture. « Nous allons faire valoir ce que l’on a fait », a-t-il indiqué en ajoutant : « Je ne me trompe pas de cible. La cible, ce ne sont pas nos compétiteurs. La cible c’est agir au niveau européen et français pour gagner la bataille de la compétitivité ».
Annie Genevard est attendue le 3 octobre au Sommet de l’Élevage. Le Premier ministre Michel Barnier pourrait venir visiter le salon le vendredi 4.