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Derrière les masques, des fous rires quand même

L’épidémie de Covid-19 n’aura pas raison du festival «Flers sème son cirque» qui a lieu ce dimanche 30 août, avec le respect des gestes barrière.

Quand on rencontre Pierrick Capelle dans son corps de ferme ou au milieu de ses champs de racines d’endives, difficile d’imaginer qu’on a un clown en face de soi. L’association est d’autant plus incongrue qu’il est également maire de cette commune de 192 habitants, entre Péronne et la frontière avec le Pas-de-Calais. Et pourtant, c’est bien au sein de son exploitation agricole que se déroulera la huitième édition du festival «Flers sème son cirque», en partenariat avec le Cirque Jules Verne, le pôle national des arts de rue et du cirque d’Amiens. Agriculteur dans la vie de tous les jours, il est donc également l’organisateur d’un «petit festival» de cirque et d’arts de rue depuis 2012. D’abord connu sous le nom de Cirqu’ô Champs, le rendez-vous est depuis quelques éditions baptisé «Flers sème son cirque», sans que l’esprit qui l’anime ait changé. Sa philosophie ? «Amener les arts de la rue là où ne les attend pas». Les artistes à l’affiche cette année viennent quant à eux parfois de loin : Jura, Occitanie, mais aussi Italie. Enfin, si le festival se veut gratuit, c’est parce qu’il reçoit le soutien de nombreux partenaires publics.

Respect des gestes barrière

Alors que l’épidémie de Covid-19 aurait pu avoir raison de l’événement, son initiateur a tout mis en œuvre pour qu’il soit maintenu. Pierrick Capelle veut ainsi offrir «une pause enchantée dans un contexte de crise». En l’espace d’une semaine, la Ferme du plant d’endives se transforme en piste aux étoiles et se prépare pour accueillir du public. S’il est accompagné des équipes du Pôle national du cirque et des arts de rue d’Amiens, Pierrick peut aussi compter sur une équipe d’une dizaine de bénévoles. Après huit années d’expérience, il s’estime «rodé». «On est un petit festival. On peut s’adapter plus facilement, détaille-t-il. Quand on a envie, on peut faire, même dans un petit village. On est en extérieur. La distanciation sociale est facile à faire respecter. Nous mettrons du gel hydroalcoolique à disposition et même la buvette évolue en devenant un drive-buvette pour éviter les contacts...»

Des étoiles dans les yeux

Même si le festival a pris de l’ampleur depuis sa création, «l’objectif reste d’être un festival familial, où l’on privilégie les rencontres», assure son organisateur. Lundi matin, quand les artistes seront repartis, la Ferme du plant d’endives retrouvera son rythme normal et Pierrick Capelle retrouvera ses parcelles d’endives : «J’aurai eu droit à ma petite parenthèse enchantée», assurait-il à quelques jours de l’ouverture du festival ; le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux remplis d’étoiles.

«Flers sème son cirque», dimanche 30 août, de 14h30 à 20h. Entrée gratuite.

Quand agriculture et culture se complètent

Pour organiser pareil événement, il est évident qu’il faut aimer le cirque. Ce que Pierrick Capelle apprécie dans cette aventure ? «C’est qu’il y a de tout», explique-t-il : «du jeu aérien, de la jonglerie, des clowns...» Cette année encore, c’est donc bien dans cet esprit qu’aura lieu «Flers sème son cirque». Pour l’agriculteur, cet événement est «une bouffée d’oxygène, après la moisson et juste avant la rentrée scolaire» . L’annuler aurait été un crève-cœur :«La culture, c’est la nourriture de l’âme». Clown lui-même après avoir été intronisé quelques années en arrière, mais aussi poète, Pierrick voit un certain nombre de similitudes entre le métier d’agriculteur et celui d’artiste : «Les deux nous nourrissent, même si ce n’est pas la même nourriture, elles sont complémentaires (...) De la même manière qu’on ne peut pas empêcher un agriculteur de faire sa récolte, on ne devrait pas pouvoir empêcher un artiste de faire son métier. Sa récompense, c’est lorsqu’il voit de l’émotion chez les gens pour qui il joue».

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