Des betteraviers pas pressés de récolter
La Confédération générale des betteraviers (CGB) demande aux entreprises de transformation de retarder autant que possible les arrachages de betteraves pour leur laisser le temps de gagner de la richesse en sucre.
La Confédération générale des betteraviers (CGB) demande aux entreprises de transformation de retarder autant que possible les arrachages de betteraves pour leur laisser le temps de gagner de la richesse en sucre.
Belles à l’extérieur, pauvres en profondeur. D’après la Confédération générale des betteraviers qui a réalisé une série de prélèvements de betteraves ces derniers jours, la richesse en sucre en sucre n’est pas encore au rendez-vous. En effet, apprend-on de l’organisation syndicale, la quantité de sucre serait actuellement «inférieure de 8% par rapport à la moyenne 2015-2019», et ce «sur l’ensemble de la France betteravière». Cette évaluation déçoit et interroge d’autant plus que le bouquet foliaire est «nettement plus important que la normale» en 2021 ; ce qui devrait, en temps normaux, contribuer à une richesse en sucre importante compte tenu de son rôle dans la fabrication du sucre grâce à la photosynthèse.
Pour expliquer le déficit actuellement constaté en sucre, la CGB met en cause les conditions météo d’un été qui n’en a pas été vraiment un… «Malgré des températures et des précipitations globalement favorables aux betteraves, l’important déficit d’ensoleillement n’a pas permis un développement optimal de la racine et de la concentration en sucre jusqu’à présent, constate l’organisation. Le manque de soleil a été d’environ 36 % en juillet et 34 % en août soit un déficit de 10 jours de soleil.» Si on ajoute à cela la présence de cercosporiose sur une large partie du territoire, des dégâts liés au gel, quelques situations de jaunisse dans le sud de Paris ou encore les problèmes sanitaires, les explications au développement tardif des betteraves sont toutes trouvées.
Un précieux soleil attendu
Le département de la Somme ne fait pas exception. Dans les 14 parcelles où des prélèvements ont été réalisés le 23 août dernier, la richesse en sucre apparait en effet «basse» pour la période selon la CGB 80 avec «seulement» 16,4° ; soit une baisse de presque 1° de moins que la moyenne 5 ans. Le poids racine est quant à lui inférieur à la moyenne de 5 ans de 8%, ce qui amène à constater un rendement sucre par hectare «encore faible» de 10,4 t/ha. Dans le département de l’Oise, où des prélèvements sont également réalisés, la richesse en sucre constatée le 23 août est de 16,83°. Le poids racine y est lui aussi inférieur à la moyenne de 5 ans (-5,8%) pour un rendement sucre de 10,8 t/ha. Dans l’un comme dans l’autre de ces départements, les syndicats betteraviers départementaux estiment autant qu’ils l’espèrent que les jeux ne sont pas encore faits. Et pour cause : la végétation est, elle bien au rendez-vous. «Le potentiel de végétation nous permettra d’atteindre un rendement final satisfaisant si l’ensoleillement et les températures sont favorables».
Retarder les arrachages ?
A l’échelon national, le constat et l’attente sont les mêmes. Selon le président de la CGB, Franck Sander «si le sucre n’est pas encore là», les conditions physiologiques le sont, ce qui devrait contribuer à améliorer la richesse en sucre… à condition que le soleil soit lui aussi bien présent. «Nous avons encore besoin de soleil et donc que les débuts de campagne soient les plus tardifs possibles pour permettre l’expression de ce potentiel agronomique, insiste ainsi le producteur alsacien. C’est capital pour les betteraviers, c’est également capital pour la filière dans son ensemble alors que les prix du sucre connaissent une dynamique très positive.»