Des interrogations fortes sur l’élevage laitier et l’environnement
Echos de l'assemblée générale cantonale d'Amiens.
Il ne faut pas forcément être nombreux pour créer le débat. A l’assemblée générale du canton d’Amiens qui s’est tenue le 11 janvier à Argoeuves sous la présidence de Fabrice Delavierre avec la participation de Françoise Crété, secrétaire générale adjointe de la Fdsea, ils n’étaient que huit agriculteurs et agricultrices. Pourtant, le débat a été animé autour des questions sur la filière laitière, l’environnement ou encore les zones d’activité.
Les éleveurs présents montrent un certain désarroi face à leur avenir. «Une enquête de la coopérative lancée en décembre montre que les dirigeants s’inquiètent», a lancé l’un d’entre eux. A la question d’un autre participant sur l’évolution des ateliers laitiers en commun, l’éleveur a répondu que «cela demande des investissements pour se regrouper, mais ces investissements ne sont plus rentables en élevage laitier aujourd’hui». De son côté, Françoise Crété a rappelé l’importance d’interpeller les dirigeants des organismes économiques au moment de leur assemblée générale. «Personne ne dit jamais rien parce qu’on ne sait pas argumenter», a-t-elle regretté.
Elle a souligné la position de la profession qui demande un prix moyen du lait pour l’année et ne pas subir les écarts d’un mois sur l’autre.
Dans le programme de la liste Fdsea/JA aux élections à la chambre d’agriculture, il est indiqué que le dialogue entre les structures coopératives est une nécessité permanente en vue de rendre encore plus performantes et de consolider à moyen terme les filières et conquérir de nouveaux débouchés. «Nous tenons à garder toutes nos productions», a assuré Françoise Crété.
Des questions aussi liées au dossier des communes le long de l’Authie. «En zone vulnérable, ça devrait être tout le monde ou personne», a plaidé un participant. La manifestation du 10 décembre a tout de même contribué à faire admettre des médias le travail effectué pour la préservation et l’amélioration de la qualité de l’eau par les agriculteurs. Cela étant faire pression sur les autorités en demandant de stopper l’épandage des co-produits des stations d’épuration poserait un gros problème juridique aux éleveurs puisqu’ils sont engagés par contrat.
Opposition à la mise en réserve de zones à vocation agricole
Un autre point a fait débat lié à la position prise sur les PLU dans le programme. Les agriculteurs en périphérie d’Amiens sont opposés à la mise en réserve de zones à vocation agricole dans les PLU, même avec un périmètre garanti pour les maisons supérieur à la réglementation. «Cette mise en réserve ne ferait que surenchérir le prix du terrain à bâtir que nous ne possédons pas forcément dans la zone alors que nous pouvons faire construire actuellement, sur notre propriété en zone agricole, notre maison et le bâtiment d’élevage à proximité», a expliqué un participant. L’expérience montre que les collectivités savent acheter des terrains au prix des terres agricoles, les viabiliser et les revendre ensuite au prix du terrain à bâtir. «A vous qui êtes concernés de faire valoir la particularité de votre situation», a lancé Françoise Crété.