Des parcelles de pommes de terre à surveiller
Mildiou d’abord, mais aussi traces de rhizoctone brun sur la tige et viroses sont à surveiller actuellement dans les champs
de pommes de terre de la Somme.
Mildiou d’abord, mais aussi traces de rhizoctone brun sur la tige et viroses sont à surveiller actuellement dans les champs
de pommes de terre de la Somme.
«Il n’y a encore rien de catastrophique, mais il est quand même nécessaire de regarder de près ce qui se passe dans les champs...» Agriculteur à Vraignes-en-Vermandois, à l’est de la Somme, Arnaud Chombart s’inquiétait en ce début de semaine de l’apparition de ces maladies sur plusieurs parcelles. Selon le producteur, président de la section pommes de terre de la FDSEA, le phénomène ne serait pas isolé, d’où son appel à la vigilance : «Les producteurs doivent être attentifs. Ce sont des phénomènes qui se repèrent assez facilement, en grattant un peu dans les buttes.»
Identifier et reconnaître
Selon la FN3PT, reconnaître la présence du rhizoctone brun est également relativement aisée : «Pendant la période de végétation, les plantes contaminées présentent un port dressé et on peut observer à l’aisselle des feuilles la présence de petits tubercules aériens. L’observation de plantes arrachées montre sur les parties infectées des zones nécrosées brunes et sèches. En conditions humides, un manchon mycélien blanchâtre peut s’y développer au niveau du sol. Le rhizoctone se traduit aussi par un enroulement et un jaunissement du feuillage, un aspect chétif des plantes et une tubérisation groupée à la base de la tige.» Pour expliquer la présence de rhizoctone dans une parcelle, la FN3PT pointe deux raisons : «Le rhizoctone brun de la pomme de terre est provoqué par un champignon Rhizoctonia solani, qui se développe à partir des sclérotes noirs fixés sur le tubercule-mère ou présents dans le sol.»
Chez Arnaud Chombart, l’hypothèse d’une contamination par le sol est à exclure : «Ce sont des terres vierges», explique-t-il ; autrement dit, dans lesquelles il n’y a pas eu de pommes de terre avant et où le champignon aurait pu se développer. L’hypothèse d’une contamination par le plant lui apparait donc comme la plus probable, étant donné l’apparition des symptômes à ce stade : «Je ne cherche pas à incriminer qui que ce soit, mais il faut se rendre à l’évidence. Ce genre de situation risque de nous arriver de plus en plus souvent, étant donné que les solutions que nous avons à notre disposition pour protéger nos cultures sont de plus en plus restreintes.»
Des pertes encore difficiles à évaluer
La présence de rhizoctone comme de viroses dans une parcelle de pommes de terre peut avoir des conséquences désastreuses : «S’il s’agit d’une infestation par le plant, le potentiel de rendement pourra être divisé par deux», craint Arnaud Chombart. Dans le même temps, l’autre sujet qui l’amène à appeler les producteurs de pomme de terre à être vigilant est la présence de viroses dans certaines parcelles. Causées par la présence de pucerons, les viroses se manifestent par l’apparition de taches et de nécroses nécrotiques noires sur les feuilles. Différents types de contamination sont possibles par différentes souches de virus, mais «l’utilisation de plants sains, une production dans un environnement favorable et l’épuration des plants virosés» font partie des solutions préventives préconisées par la FN3PT. S’il est déjà trop tard, des solutions curatives peuvent permettre de «sauver» la situation, en défanant avant maturité ou par un traitement aux huiles minérales, par exemple. Car infestées, les feuilles peuvent devenir cassantes et se dessécher. Une façon, pas forcément la meilleure, d’appréhender la future récolte.