Des pistes pour baisser les charges
Echo de l'assemblée cantonale d'Oisemont.
Hubert Joly a introduit l’assemblée générale du canton Oisemont par son traditionnel discours sur les conditions climatiques de l’année et l’actualité des filières. Et avec une attention particulière portée à l’élevage et à l’envolée des cours des matières premières. Dans ce contexte de cours volatils, le président cantonal a insisté sur la nécessité de baisser les charges dans les exploitations. C’est pourquoi, il avait demandé à Eugénie Vasseur, animatrice au Service de Remplacement, et à Jean-Philippe Trollé, animateur à la FD Cuma, de venir présenter les différents outils qui peuvent aider à améliorer les performances des exploitations.
35 à 40% des charges dans les fermes sont liées à la mécanisation. Il existe donc un levier de ce côté-ci pour limiter les dépenses. A titre d’exemple, Jean-Philippe Trollé a expliqué que «l’achat d’un déchaumeur à quatre associés pour 400 ha revient à 4 € de l’hectare contre 18 € pour un agriculteur seul sur 100 ha. Certes, il ne faut pas négliger les relations humaines et le temps de travail qui passe de cinq à vingt jours de déchaumage». L’économie ainsi réalisée atteint ici 13 600 € pour un seul matériel. Il existe 130 Cuma dans le département avec en moyenne treize adhérents par Cuma (il faut être quatre au minimum), a-t-il encore précisé.
Autre levier pour être plus compétitif, le service de remplacement, «qui consiste à proposer un salarié pendant l’absence du chef d’exploitation», a expliqué Eugénie Vasseur. Le service est utilisé principalement pour les arrêts maladies ou les accidents (37% des situations), en cas de décès, mais aussi pour les congés maternité ou paternité, les mandats professionnels ou syndicaux. «Le service de remplacement peut aussi être utilisé lorsque le chef d’exploitation part en formation», insiste Eugénie Vasseur, «les coûts sont alors les mêmes que pour les mandats professionnels».
Les agriculteurs ont droit à un crédit d’impôt de 50% pour 14 jours de congés par an en prenant le service de remplacement (22% des cas).
A titre d’exemple, une journée de 7 heures coûte 70 € à l’exploitant lorsqu’il est en réunion pour mandat syndical (18,37 € de l’heure auquel on soustrait la subvention de 60 €). Dans la Somme, 400 agriculteurs sont adhérents au Service de Remplacement pour 4 600 journées par an assurées par sept CDI et 30 agents sur le département.
Pour conclure cette assemblée, Denis Delattre, secrétaire général adjoint à la Fdsea, et Daniel Roguet, président de la chambre d’agriculture, ont présenté le projet Fdsea-JA pour les élections à la chambre d’agriculture, en janvier prochain.