Des pistes pour relancer la fleur française
Création de «fermes pilotes», réforme des relations commerciales, montée en gamme du logo «Fleurs de France»... L'interprofession Val'hor (horticulture/paysage)
a reçu une série de propositions de son comité stratégique pour relancer la production française de fleurs.
Dans un rapport commandé par l'interprofession horticulture/paysage (Val'hor) et présenté le 14 octobre, son comité stratégique lui propose plusieurs pistes pour relancer la fleur française, dans un contexte où 90 % des fleurs achetées en France sont issues de l'importation et où la production hexagonale reste «atomisée». Le comité propose d'abord d'engager un chantier autour des relations commerciales dans un «marché du végétal très libéral» ; cela passe par la création d'un «contrat-cadre d'engagement», portant sur le volume, le prix, la qualité et le délai. Dans la même veine, il propose d'améliorer les délais de paiement (passage à 30, voire à 45 jours, au lieu de 60 actuellement) ou de développer la pratique de l'acompte. Le comité souhaite également créer une «nouvelle dynamique» autour du logo Fleurs de France, créé en 2016 dans la foulée des autres logos hexagonaux alimentaires. Le projet est de recruter davantage de producteurs, notamment parmi les «leaders», et de «jouer la différence en renforçant les arguments local, HVE, RSE».
Dix fermes pilotes d'ici dix ans
Troisième proposition : créer une plateforme numérique nationale de mise en marché. Le comité stratégique constate que les deux plateformes régionales existantes (Floriscope et Vegestock) «n'ont pas atteint une taille critique suffisante pour être incontournables». Les dernières propositions portent sur l'attrait du métier auprès des jeunes ; le comité propose de créer d'ici deux à trois ans une «ferme pilote Fleurs de France», qui serait créée ou reprise par un jeune exploitant avec le soutien de la filière. L'idée serait de multiplier ce type de vitrine en créant dix fermes similaires réparties sur le territoire français d'ici dix ans.
L'objectif est de limiter l'érosion du nombre d'exploitations, accrue par la crise sanitaire. Une étude réalisée en juin-juillet auprès des entreprises de l'ensemble de la filière conclut que 4 % des producteurs ont cessé leur activité sur la période allant de mars à juin, et 3 % supplémentaires anticipaient une cessation d'ici la fin de l'année 2020. Selon le président de Val'hor, Mikaël Mercier, l'horticulture et les pépinières perdent «entre 3 et 4 % des producteurs par an depuis une dizaine d'années», avec toutefois «une embellie depuis deux ans». Les mesures de confinement du printemps pourraient donc causer jusqu'à un doublement des cessations d'activité. Pour limiter ce chiffre, la filière horticole négocie encore les modalités d'application du plan sectoriel de 25 millions d'euros annoncé en juin par le ministère de l'Agriculture. «Nous attendons un arbitrage ministériel. Ça devient urgent», a alerté Mikaël Mercier.
BPI investit dans le groupe Vilmorin & Cie
«La Banque publique d'investissement (BPI) est devenue le 14 octobre le deuxième actionnaire de Vilmorin», a indiqué le groupe Vilmorin & Cie dans un communiqué présentant ses résultats annuels au 30 juin 2020. La BPI détient directement une participation de 5,71 %. «Traduisant la reconnaissance du caractère stratégique de la semence, cette opération concrétise la volonté de BPI de poursuivre le partenariat initié il y a dix ans, en support au déploiement de la stratégie de Vilmorin & Cie», ajoute l'entreprise. L'objectif de ce partenariat financier est «d'accélérer le développement des semences potagères en Asie», mais aussi d'intensifier «le déploiement à l'international des semences de grandes cultures», avec notamment «un enjeu fort en Afrique». Au 30 juin 2020, le groupe Vilmorin a augmenté son chiffre d'affaires de 3,2 % avec 1,435 milliard d'euros (MdEUR) contre 1,39 milliard pour l'exercice 2018-2019. Vilmorin & Cie a dégagé un bénéfice net de 66,2 millions d'euros (MEUR) pour l'exercice 2019-2020, en baisse de 10 % par rapport à l'année précédente, à 73,9 MEUR.