Des producteurs du GIEE Semences fourragères durables à Recolt’Expo
Le GIEE Semences fourragères durables de la Somme présent au premier rendez-vous national de matériel de récolte dans l’Aude, en quête d’échanges techniques et de références technico-économiques.
Le GIEE Semences fourragères durables de la Somme présent au premier rendez-vous national de matériel de récolte dans l’Aude, en quête d’échanges techniques et de références technico-économiques.
Le GIEE Semences fourragères durables est l'émanation de la volonté d'une poignée d'agriculteurs de la Somme qui, en 2020, décident de travailler sur une thématique commune pour accompagner le développement de leurs exploitations. Le groupe se compose de neuf exploitations dont une en agriculture biologique, et est animé par trois partenaires techniques : la Chambre d’agriculture de la Somme, la coopérative Noriap et la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams).
Le GIEE oriente ses travaux sur la conservation d’une filière de semences locales, riche d’un savoir-faire reconnu tout en adaptant leur système de culture aux évolutions du milieu, et produire des références technico-économiques sur de nouvelles pratiques culturales.
Rappelons qu’un GIEE est un collectif d'agriculteurs reconnu par l'État qui s'engage dans un projet pluriannuel de modification ou de consolidation de leurs pratiques en visant à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux.
Pour améliorer leurs connaissances et connaître les dernières techniques de ces cultures spécifiques, les producteurs du GIEE ont fait le voyage jeudi 9 juin dernier jusqu’à Castelnaudary dans l’Aude pour assister à Recolt’Expo, premier rendez-vous national de matériel de récolte.
La visite de l’essai Agrosem a permis d’obtenir des références techniques et économiques d’un système de culture sans produit phytosanitaire et en utilisant uniquement des leviers agroécologiques (semis sous couvert, désherbage mécanique, association de cultures, biocontrôle, bandes fleuries…).
Au niveau régional, en 2022, la région Hauts-de-France compte 3 000 ha de productions de se-mences fourragères et de légumineuses, essentiellement présentes dans l’ex-Picardie. En 2021, notre région représentait une part non négligeable de la production française de semences pour certaines espèces comme le ray grass anglais (30 %), la vesce commune (11 %), ou encore les fétuques (11 %).
Ces cultures fourragères porte-graine offrent de multiples avantages sur le plan agronomique : diversification de l’assolement, apport de matière organique, intégration de légumineuses, amélioration de la structure du sol, autonomie en paille, etc. Sans oublier le plan environnemental : faible dépendance au fongicide et insecticide (cf. graphique : IFT hors herbicides par culture)
Néanmoins, ces cultures sont soumises à un cahier des charges strict, notamment en matière de présence de graines d’adventices dans les lots récoltés. Avec des résistances croissantes à certains herbicides, et des leviers chimiques de plus en plus restreints, de nouveaux systèmes de production doivent être mis en place pour continuer à produire des semences fourragères de qualité sur notre territoire.
Différentes pratiques culturales sont donc testées dans le cadre du GIEE, telles que le semis sous couvert, l’andainage, et l’application de solutions de biocontrôle pour gérer l’apion sur le trèfle violet.
Dans les pratiques novatrices, les premiers résultats du semis de ray-grass anglais ou de fétuque élevée sous couvert de blé en sortie d’hiver sont concluants. Cette technique permet un développement précoce de la porte-graine, et ainsi de limiter ensuite la levée de mauvaises herbes dans la culture de la porte-graine.
Les expérimentations d’andainage au sein du groupe ont permis de mettre en évidence que chaque matériel a des avantages et inconvénients suivant les conditions climatiques et la culture à andainer. Il n’y a pas d’andaineuse parfaite. Cette technique permet d’obtenir des récoltes de qualité, au plus proche des normes d’humidité de la graine ; et de compenser l’interdiction du dessicant Reglone2 depuis 2019. Les gains de rendements sont donc essentiellement obtenus via les réglages de la moissonneuse-batteuse.
Concernant les applications de produits de biocontrôle (Success, purin de fougère et de rhubarbe) pour gérer l’apion sur trèfle violet, les résultats sont moins probants en présence d’une forte pression de ce ravageur. Des nouveaux essais en bandes agricoles au cours de la campagne 2022 vont permettre de compléter ces résultats.
Il faut noter que le GIEE Semences fourragères durables travaille en complémentarité avec le Pôle technique semences régional, dont la thématique principale est la recherche de nouvelles références chimiques pour gérer les bioagresseurs sur les porte-graines.