Foncier
Des terres trop précieuses pour être vendues aux enchères
Une vente aux enchères de plusieurs parcelles de terres agricoles sur les communes de Boves et Gentelles, au sud-est d'Amiens, est prévue au tribunal d’Amiens le mardi 15 mars prochain. La profession agricole samarienne s’y oppose et cherche une alternative.
Une vente aux enchères de plusieurs parcelles de terres agricoles sur les communes de Boves et Gentelles, au sud-est d'Amiens, est prévue au tribunal d’Amiens le mardi 15 mars prochain. La profession agricole samarienne s’y oppose et cherche une alternative.
Qui seront les acheteurs et quel prix sont-ils prêts à mettre ? A quelques jours d’une vente aux enchères pour deux lots de terres agricoles au sud-est d’Amiens, la tension monte comme à chaque occasion où il est question de foncier. Le 15 mars prochain, au tribunal judiciaire d’Amiens, deux lots seront mis en vente : le premier, situé sur la commune de Gentelles se compose d’une parcelle de 10 hectares, 1 are et 18 centiares et d’une parcelle de 3,30 hectares. Sa mise à prix est de 72 000 euros. Le second lot, comprenant des parcelles situées sur la commune de Boves, se compose d’une parcelle de 11,24 hectares et d’une parcelle de 1,24 hectares. La mise à prix pour ce second lot est fixée à 68 000 euros. Celles-ci sont « exploitées et louées selon bail rural », précise la SCP Frison et associés chargée d’administrer la vente. Cynisme de la part des administrateurs de ces biens ou pas, ils précisent « qu’à défaut d’enchères », le prix des biens pourra être « baissé du quart » pour le premier lot, et « baissé de moitié » pour le second. Afin que les acheteurs potentiels se rendent compte des biens mis en vente, une visite sur place est prévue ce vendredi 4 mars, en matinée.
Éviter à tout prix la flambée
Si la démarche peut surprendre, voire choquer, il ne s’agit pas pourtant d’un cas isolé. En juin 2019, on se souvient effectivement qu’une vente de terres agricoles avait déjà défrayé la chronique et mobilisé la profession agricole. Alors que 14 hectares de foncier situés sur la commune de Camon étaient mis en vente aux enchères, une cinquantaine d’agriculteurs s’étaient donné rendez-vous dans le hall du tribunal d’Amiens à l’appel de la FDSEA et des JA pour suivre la vente, et s’y opposer. Celle-ci avait finalement eu lieu, donnant lieu à une adjudication à 136 000 euros pour une mise à prix initiale de 50 000 euros. Alors président des Jeunes Agriculteurs de la Somme, Vincent Savary partageait son « inquiétude » vis-à-vis de ce mode de transaction, rendant compliquée l’installation. Quelques années plus tard, force est de constater que la pression sur le foncier agricole ne s’est pas éteinte, d’où un appel de la profession agricole à se tenir prêt à une mobilisation dans l’hypothèse où une tentative « pour faire autrement », selon les mots de la secrétaire générale de la FDSEA de la Somme, Marie-Françoise Lepers.