Détecter les premiers pucerons verts sur pois
Les pois d’hiver arrivent à floraison, stade de sensibilité
aux pucerons verts, principaux ravageurs à coloniser les parcelles à ce stade. Quant aux pois de printemps, ceux-ci atteignent 7-8 feuilles, laissant le temps d’anticiper sa stratégie contre les pucerons.
Le puceron vert (Acyrthosiphon pisum) de 3 à 6 mm se reconnaît par sa couleur verte ou rose. Les colonies, souvent cachées dans les feuilles ou les boutons floraux, piquent la plante pour aspirer la sève, pouvant entraîner des avortements de boutons floraux et gousses. Ils peuvent également transmettre des viroses. La pullulation peut être très rapide et les pertes importantes (30 q/ha).
Quand les observer ? Il est recommandé d’observer la présence de pucerons peu avant la floraison et jusqu’au stade limite d’avortement (floraison, plus deux ou trois semaines).
Comment les observer ? A cause de leur couleur généralement verte et parce qu’ils sont cachés dans les feuilles ou boutons floraux, ils sont souvent peu visibles. Placer une feuille blanche sous une ou plusieurs plantes et secouer. Les pucerons se décrochent facilement, tombent et sont faciles à dénombrer sur la feuille blanche. Pour avoir une bonne estimation de la population de sa parcelle, répéter l’observation sur une dizaine de plantes à divers endroits de la parcelle.
Prendre en compte l’activité des auxiliaires : l’activité des auxiliaires (les coccinelles, les syrphes, les hyménoptères, etc.) est le premier moyen de contrôle des populations de pucerons. Il est important de prendre en compte la dynamique de ces populations au sein des parcelles dans son diagnostic de risque.
Le seuil retenu sur pois protéagineux était, avec du Pirimor G / Karaté K, de vingt à trente pucerons par tige durant la floraison. Avec le retrait du Pirimor G et l’absence de mention abeille pour le Karaté K, ces seuils ont été revus en floraison et anticipés avant floraison, car l’action choc des pyréthrinoïdes autorisés en floraison est moindre. Le seuil est de dix pucerons verts par plante.
Avant floraison, si Karaté K est disponible, appliquer (dose 1,25 l/ha) lorsque le seuil de dix pucerons par plante est atteint. En l’absence de Karaté K, utiliser un pyréthrinoïde autorisé. Si le seuil n’est atteint que durant la floraison, appliquer un pyréthrinoïde de synthèse autorisé pucerons et bénéficiant d’une mention abeille.
___________________________________________________________________________________________
Limiter l’impact qualité de la tordeuse
La tordeuse est un papillon peu nuisible, mais affectant la qualité.
Petit papillon brun de 15 mm d’envergure, la tordeuse arrive durant la floraison du pois lorsque les températures dépassent les 18°C. L’adulte pond sur les feuilles de pois deux à trois jours après son arrivée dans la parcelle. Les chenilles émergent une à deux semaines plus tard et se baladent un court moment avant d’atteindre les gousses où elles grignotent les graines. Elles sont reconnaissables par leur couleur blanc-jaune avec la tête brun clair.
Si l’impact des chenilles est négligeable sur le rendement, l’aspect visuel des grains et leur capacité germinative peuvent être affectés.
Capture des tordeuses mâles
Les traitements visent les larves durant leur courte phase «baladeuse», mais étant peu visibles, le déclenchement des traitements se décide sur le cumul de captures des tordeuses adultes mâles via des pièges à phéromone.
Ce cumul de captures peut être suivi par le réseau local du bulletin de santé du végétal (BSV), où des relevés hebdomadaires de pièges à phéromone sont réalisés à divers endroits du territoire (principalement sur pois de printemps).
Autrement, il est possible d’installer soi-même un piège dans sa parcelle. Le piège se compose d’un support delta, d’une plaque engluée (à changer à chaque relevé) et d’une capsule à phéromone. Placer le piège à hauteur de végétation à 10-15 mètres minimum de la bordure du champ, sous le vent dominant.
Selon le débouché, le seuil de présence est plus ou moins restreint. En alimentation animale, le seuil qualité est moins restrictif. Il est conseillé d’intervenir dès quatre cents captures cumulées. En alimentation humaine et le débouché semences, ce seuil est abaissé à cent captures cumulées.
Protection à renouveler
Le déclenchement de traitements se fait dès le stade jeunes gousses plates (4-5 cm) jusqu’à fin floraison, soit huit à dix jours (stade limite d’avortement) si les seuils de captures sont dépassés.
Appliquer un pyréthrinoïde de synthèse autorisé sur tordeuse avec une mention abeille. Si le vol persiste après le premier traitement, renouveler la protection tous les huit à dix jours.
B. Remurier (Terres Inovia)