«Dialogue civil», dialogue de sourds
Les groupes consultatifs agricoles ouverts aux organismes de défense de l'environnement et du bien-être animal.
La Pac sans les agriculteurs ? On n’en est pas là, bien sûr. Mais la transformation, le 1er juillet prochain, des «groupes consultatifs», réunis régulièrement par les services de la Commission européenne, en «groupes de dialogue civil» ouverts notamment aux ONG de défense de l’environnement ou du bien-être animal préoccupe sérieusement les organisations agricoles ainsi que celles représentant le secteur agroalimentaire et les industries connexes.
Celles-ci, au nombre de douze, ont adressé une lettre commune à Dacian Ciolos pour souligner leur inquiétude face au risque d’ «affaiblissement» de leur représentation dans ces enceintes. L’affaire est d’autant plus délicate pour elles que les frais de participation à ces groupes sont remboursés par Bruxelles, dont le portefeuille n’est pas extensible, loin s’en faut. Elles étaient douze aussi, les ONG qui ont écrit ensemble au commissaire à l’agriculture pour lui suggérer d’assurer un «équilibre» en réservant 50 % des sièges aux organisations «sans intérêts économiques directs».
Le «dialogue civil» débute ainsi par un dialogue de sourds entre les futurs participants. Il revient à la Commission de trancher. Reste, toutefois, que la concertation dans ces groupes consultatifs «agricoles» new look risque d’être agitée, en tout cas brouillonne, et donc peu productive.
Les services européens auront ainsi un prétexte de plus pour concocter sans états d’âme leurs désormais fameux «actes délégués» qui sont appelés à devenir les principaux leviers réglementaires de la Pac.