D’ici 2030, on mangera moins de bœuf et de porc
Entre 2020 et 2030, la consommation de viande par habitant devrait reculer en raison d’une diminution conjointe de la consommation de viandes bovine et porcine. À l’inverse, la viande de volaille devrait connaître un mouvement haussier, explique la Commission européenne dans ses dernières perspectives agricoles.
Entre 2020 et 2030, la consommation de viande par habitant devrait reculer en raison d’une diminution conjointe de la consommation de viandes bovine et porcine. À l’inverse, la viande de volaille devrait connaître un mouvement haussier, explique la Commission européenne dans ses dernières perspectives agricoles.
D’ici 2030, la consommation de viande de l’UE devrait passer de 68,7 kg à 67,6 kg par habitant. Cette baisse qui touchera principalement les viandes bovine et porcine, s’accompagnera notamment d’une évolution des choix des consommateurs avec une préférence pour la viande de volaille, alors que la consommation de viande ovine se stabilisera, souligne la Commission européenne dans ses perspectives agricoles 2020 présentées le 17 décembre. En forte baisse en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la consommation de viande bovine va poursuivre sa tendance baissière. D’ici 2030, elle pourrait passer de 10,6 kg à 9,7 kg par habitant. Quant à la production intérieure, elle devrait diminuer de 0,6 Mio t (-8,3 %) entre 2020 et 2030. En phase avec la baisse de la consommation, les importations de viande bovine de l’UE se stabiliseront après avoir fortement diminué lors de la pandémie, grâce à la hausse progressive des contingents tarifaires dans le cadre des accords de libre-échange. Ce sont les découpes de viande bovine de grande valeur qui devraient profiter le plus de cette évolution, précise le rapport.
Toujours premier exportateur de viande porcine
La consommation de viande porcine va également connaître une nette baisse d’ici 2030, pour atteindre 32 kg par habitant, soit 1,4 kg de moins qu’en 2020, tout comme la production de l’UE qui devrait diminuer d’un million de tonnes (- 4,6 %) sur cette période. Quant aux exportations de l’UE, elles pourraient rester légèrement supérieures à celles de 2018, grâce à la demande d’autres partenaires asiatiques (autres que la Chine) qui pourraient ne pas réussir à se remettre entièrement de la peste porcine africaine. Une évolution qui permettra à l’UE de rester le leader mondial des exportations de viande porcine (38 %). Par ailleurs, d’ici 2030, les prix mondiaux et européens de viande bovine vont suivre une tendance baissière en raison d’un important niveau d’approvisionnement en provenance du Brésil, des États-Unis et de l’Argentine avant d’augmenter légèrement entre 2025-2030 due à une décélération de la production mondiale. Quant au prix dans l’UE, il devrait connaître un pic haussier pour atteindre environ 1 600 E/t d’ici 2030.
Volaille : seule catégorie de viande à augmenter
À l’inverse, la consommation de viande de volaille par habitant de l’UE, soutenue par les importations de viande de poitrine, devrait atteindre 24,6 kg par habitant d’ici 2030, soit + 1,2 kg par rapport à 2020. Face à une demande en nette hausse (les consommateurs européens considèrent la volaille comme un produit bon marché, sain et durable), la production de volaille de l’UE devrait être la seule catégorie de viande à augmenter entre 2020 et 2030, soit + 620 000 t ou + 4,6 %. La demande devrait ainsi augmenter dans les principales destinations d’exportation, y compris le Royaume-Uni où la viande de volaille devrait remplacer la viande porcine, moins abondante et plus chère. Toutefois, compte tenu de la forte concurrence du Brésil, la part de l’UE dans les exportations mondiales diminuera légèrement, passant de 16,2 % en 2020 à 15 % en 2030, prévoit la Commission. Enfin, le total des importations devrait augmenter progressivement pour atteindre environ le volume total des contingents tarifaires ouverts par l’UE, soit 900 000 t à partir de 2020. Concernant les prix européens, ceux-ci devraient augmenter d’ici 2030, stimulés par une demande en hausse.
Viande ovine, un marché qui restera stable
Depuis 2013, la production ovine s’est stabilisée et devrait se maintenir autour de 630 000 t au cours de la prochaine décennie, grâce à des paiements couplés volontaires et à la perspective de revenus stables pour les producteurs, explique la Commission. Quant à la consommation de viande ovine par habitant, elle devrait également rester relativement stable d’ici 2030 pour atteindre 1,3 kg, soit le même niveau qu’en 2020. Sur le marché, les exportations d’animaux vivants de l’UE devraient diminuer pour atteindre 40 000 t d’ici à 2030, soit une baisse de 32 % par rapport à 2020, principalement en raison des préoccupations liées au bien-être des animaux et des risques financiers liés à certaines destinations commerciales. Enfin, après le pic de 2020, les prix de l’UE devraient baisser, puis se redresser en 2025-2030, à l’instar du prix sur le marché mondial.