A disques ou à dents, quel matériel pour le semis direct ?
Trois Cuma de la Somme et leurs partenaires organisent une journée de démonstration de matériels de semis direct avec leurs constructeurs le mardi 11 août, à Vignacourt.
«À disques !» «Non, à dents !» «Puisque je te dis que je préfère à disques...» Si elle tend à se développer, la technique du semis direct n’en reste pas moins un exercice complexe, avec un matériel spécifique à adopter. Pour répondre aux questions de leurs adhérents sur le semis direct, et plus largement d’autres agriculteurs, les Cuma de Belloy-sur-Somme, des Vallois et de Canaples organisent une journée de démonstration de matériels de semis direct, le mardi 11 août, à Vignacourt, entre Amiens, Doullens et Abbeville. La FRCuma Hauts-de-France, la Chambre d’agriculture de la Somme et la FDSEA 80 en sont partenaires. La journée se déroulera en deux temps : travail sur paille broyée le matin (9h30) ; sur paille exploitée l’après-midi (14h). Quant au choix de la parcelle qui a été retenue pour les démonstrations, «on a voulu éviter la facilité, expliquait en milieu de semaine Vincent Lepers, représentant la Cuma de Belloy-sur-Somme et administrateur de la FRCuma Hauts-de-France. Dans des terres limoneuses, tout pousse. Le défi de cette journée de cette démonstration, c’est de voir comment vont se comporter les différents semoirs dans une terre plus argileuse». Entre treize et quinze constructeurs sont attendus lors de cette journée, avec des matériels à disques ou à dents, aux largeurs variables, de 2, 3, 4, 5 ou 6 mètres. Selon le cahier des charges imposé par les organisateurs de la démonstration, chaque semoir devra pouvoir être trainé sans effort par un tracteur de 160 chevaux.
Essayer pour se faire la main
L’idée de ce rendez-vous étant «de se faire la main» avec la technique du semis direct et les différents semoirs présents sur le marché, les trois Cuma organisatrices présenteront des semis de couverts végétaux, implantés après blé. «Les couverts sont un bon moyen pour commencer, estime Vincent Lepers. Ce n’est pas le plus compliqué, mais l’on se doit de les réussir». Pour s’en assurer, la Chambre d’agriculture de la Somme sera chargée de suivre l’évolution des ces intercultures ; un domaine dans laquelle elle s’était déjà exprimée l’an dernier. L’agriculteur lui, dont la Cuma est en réflexion «depuis un peu plus d’un an» autour du semis direct, ne cache pas son enthousiasme et ses questions : «Nous sommes allés voir d’autres agriculteurs qui pratiquent déjà, mais nous devons faire notre propre expérience. Le matériel que l’on achète doit être adapté à nos exploitations, au risque de se planter.» Complexe, le semis direct ? «Ce n’est pas simple, c’est vrai, parce qu’il y a plein de paramètres à considérer, explique M. Lepers. Cela demande de bien connaître son exploitation, les sols qu’on cultive, leur humidité.»
Questions-réponses en direct
Enfin, investir dans un matériel de semoir direct à plusieurs, grâce à une Cuma, est aussi l’opportunité selon Vincent Lepers, d’avoir accès à plusieurs types de matériels : «Fonction des terres ou des cultures, selon les conditions, les besoins peuvent être différents», assure-t-il.
Au sein de chaque Cuma participante, il restera ensuite à définir l’utilité de tel type de semoir ou d’un autre, son utilisation à titre individuel par les adhérents de la Cuma ou avec un chauffeur... et, enfin, quel modèle choisir ? D’abord arrêté sur un type de machine, Vincent Lepers admet avoir quelque peu changé sa réflexion en l’approfondissant. La journée du 11 août, sera pour lui comme pour les autres participants, l’occasion de repartir avec des réponses à de nombreuses questions.