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Diversification : Anne-Julie Ghesquière : cueillette et production de plantes

Il y a deux ans, Anne-Julie Ghesquière a décidé de diversifier son activité agricole en se lançant dans la production de plantes aromatiques et médicinales, à Ponthoile.

Anne-Julie Ghesquière :  «Je commence par tout semer en godet dans une serre, qui sert au démarrage des plants, mais aussi parce que je déteste éclaircir et jeter les graines. Puis, au moment voulu, je plante.»
Anne-Julie Ghesquière : «Je commence par tout semer en godet dans une serre, qui sert au démarrage des plants, mais aussi parce que je déteste éclaircir et jeter les graines. Puis, au moment voulu, je plante.»
© F. G.



Se soigner par les plantes ? Anne-Julie Ghesquière, installée depuis 1996 avec son frère, sur l’exploitation familiale à Revelles, n’y pensait pas du tout. Certes, elle connaissait depuis longtemps les vertus médicinales des plantes grâce à sa grand-mère maternelle qui se soignait avec, mais entre son activité à la ferme et celle de chambres d’hôtes à Sailly-Flibeaucourt, point de temps pour se pencher sur la question.
Tout change en 2012. Cette année-là, l’un de ses chevaux, atteint de diabète de type II, semble condamné, selon les diagnostics de trois vétérinaires. «Les symptômes de mon cheval n’étaient pas si forts que cela. En m’appuyant sur l’expérience de ma grand-mère et en faisant des recherches personnelles, j’ai trouvé des plantes qui ont pu soigner mon cheval, qui est toujours en vie», raconte-t-elle. Des changements dans le cours de sa vie finiront de convaincre Anne-Julie de se lancer dans le métier qu’elle a envie de faire : paysan, herboriste et thérapeute.
Pour ce faire, elle s’inscrit, en 2015, dans une école québécoise spécialisée en herboristerie pour suivre une formation à distance. Si son choix se porte sur cette école au Québec, c’est parce qu’elle a une orientation thérapeutique alors que les formations françaises sont plutôt orientées vers la botanique. En parallèle, elle se forme en shiatsu équin, qui est une thérapie préventive. Son objectif ?
Soigner ses propres chevaux et ceux des propriétaires à partir des produits fabriqués à l’exploitation comme l’huile de massage, le baume cicatrisant…

Le choix premier de la permaculture
Les fleurs sont cueillies dans ses pâtures (une dizaine d’hectares) ou produites sur place, à Ponthoile, dans un jardin de 800 m2 en forme de mandala, soit un jardin circulaire, avec un centre, orienté avec quatre points cardinaux et huit pointes, contenant chacune une centaine de plantes. Toutes les plantes sont disposées en fonction des points cardinaux. Le tout en permaculture, qu’elle a étudiée à la ferme du Bec Hellouin.
«Je ne fais quasiment aucun travail du sol. A l’automne, je recouvre le sol avec du foin pour l’alimenter et faire en sorte que l’herbe se décompose sous le foin. Ensuite, en février, je découvre le sol, je passe avec un cheval et une herse pour tout ramasser. Le travail du sol que j’accomplis ne dépasse pas 10 cm», précise Anne-Julie. Elle travaille ensuite avec une campagnole. En utilisant le foin, le crottin de cheval et la tonte de pelouse, cela permet de trouver un bon équilibre entre le carbone et l’azote, comme de diminuer au maximum les besoins d’engrais.
L’étape suivante est celle des plantes, avant de remettre une couche de paille. «Je commence par tout semer en godet dans une serre, qui sert au démarrage des plants, mais aussi parce que je déteste éclaircir et jeter les graines. Puis, au moment voulu, je plante», précise-t-elle.

De la cueillette à la transformation
Sur son terrain, elle cultive des centaines de variétés dont la consoude, que l’on trouve dans tous les milieux humides, mais aussi le calendula, la menthe aquatique, l’aubépine, le sureau, le plantain, le basilic, etc. Avec toutes ces plantes, cueillies ou produites, son idée est de trouver le maximum d’utilisation pour chacune d’elles avec peu d’espace. Et parce que les mauvaises herbes ont aussi des vertus, elle les cueille aussi pour les transformer.
Ces plantes cueillies ou produites sont destinées à divers usages : médicinale, alimentaire et cosmétique. Le calendula officinalis ou la consoude officinale ont des vertus cicatrisantes. Avec les plantes comestibles, elle fait des pestos, des vinaigres, des sirops, des tisanes, des gâteaux, des gelées, etc., qu’elle vend aux marchés. Pour ce qui est des cosmétiques, elle fabrique essentiellement des baumes et des huiles de massage, ces dernières plutôt destinées aux soins des chevaux.
Toutes les plantes sont transformées dans un petit laboratoire équipé du strict nécessaire. Suivant la finalité de la transformation (cosmétique, alimentaire ou médicinale), Anne-Julie doit suivre un protocole de désinfection. Son laboratoire est démontable, permettant ainsi, si besoin est, de le transformer en autre chose. «L’idée était de choisir un système avec plusieurs fonctions. Tel est aussi le sens de la permaculture», argumente-t-elle. Toutes les plantes sont placées dans un séchoir - qu’elle a construit avec un ami - le temps nécessaire avant d’être utilisées pour la fabrication de ses produits. Le séchoir permet aussi de conserver les fleurs plus longtemps et de pouvoir produire toute l’année.
Son projet est de développer sa clientèle au travers des marchés, mais aussi des ventes en ligne et de quelques boutiques spécialisées, comme de développer une activité de thérapeute humain et équin, quand elle aura décroché son diplôme en 2019. Un travail de longue haleine et de patience, mais qui répond à ses valeurs et principes, comme à son rapport à la terre et aux autres.

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