Doux : le commissaire au redressement productif à l’écoute des éleveurs
Une délégation d’éleveurs rencontre le commissaire au redressement productif de Picardie.
Une délégation composée de représentants de la Frsea Picardie et de l’association des éleveurs de volailles du Nord de la France s’est rendue le 30 octobre à la préfecture de région à Amiens pour y rencontrer le commissaire au redressement productif, Monsieur Coulon. Les éleveurs voulaient alerter le commissaire sur la situation intolérable qu’ils vivent depuis plusieurs mois. Avant la mise en redressement judiciaire du groupe, les éleveurs devaient déjà s’accommoder des retards de paiement de Doux. Et depuis le 1er juin, avec le gel de leurs créances, leurs trésoreries n’en sont que plus mises à mal. A cela, il faut ajouter que Doux a cessé de livrer des poussins aux éleveurs intégrés du Nord de la France, qui se sont donc retrouvés sans revenu mais néanmoins tenus par leur contrat avec Doux. Une lueur d’espoir est apparue avec la promesse de Charles Doux de régler à tous les éleveurs 50% de leurs créances avant le 30 septembre. Les éleveurs ont par la suite vite déchanté lorsqu’ils ont vu arriver sur leur compte bancaire seulement 36% de leurs créances au 22 octobre, voire rien du tout pour les éleveurs adhérents de Norvolailles. Dans d’autres régions, certains éleveurs, faisant encore partie du groupe Doux, ont perçu une somme équivalente à 50% du montant de leurs créances. Mais attention, sur ces 50 %, 14% ne sont pas acquis et constituent non pas un règlement de créances mais une avance de trésorerie pour les bandes en place.
L’urgence du règlement anticipé des 50 %
La délégation a insisté auprès du commissaire sur l’urgence du règlement anticipé des 50 % promis pour soulager les trésoreries des éleveurs et, par la suite, du solde des créances dues par le groupe Doux. Certains éleveurs souffrant de lourds problèmes financiers ne sont pas rassurés quant à leur avenir qui a été fortement remis en cause suite aux difficultés du groupe Doux.
Les éleveurs ont également alerté Monsieur Coulon sur les graves conséquences pour la filière avicole régionale qu’entraîne la fermeture de l’abattoir de Graincourt-les-Havrincourt suite à la mise en liquidation judiciaire du pôle frais de Doux. Le commissaire et la Draaf ont été à l’écoute des revendications des éleveurs. Ils alerteront au plus vite leurs ministères respectifs : celui du Redressement Productif et celui de l’Agriculture.
Cette action auprès des préfectures de région a été dupliquée le 30 octobre dans toutes les régions concernées par le dossier Doux, à la veille d’une audience du tribunal de commerce de Quimper qui devait statuer sur la résiliation des contrats des éleveurs.