Du «bio pré de vous» chez Sodiaal
Qu’y a-t-il de plus engagé que le lait bio chez Sodiaal ? «Le bio pré de vous», un nouveau référentiel qui permet une communication
positive auprès du consommateur.
Qu’y a-t-il de plus engagé que le lait bio chez Sodiaal ? «Le bio pré de vous», un nouveau référentiel qui permet une communication
positive auprès du consommateur.
Les vaches bio des éleveurs Sodiaal sont chouchoutées. Elles pâturent au moins cent-quatre-vingt jours par an, mangent 100 % français, vivent dans une exploitation qui travaille à la réduction de l’empreinte carbone… Bref, elles sont bien dans leur peau, en atteste le diagnostic BoviWell auquel se soumet leur éleveur.
Ces critères sont ceux du nouveau référentiel «Le bio pré de vous» qu’a lancé la coopérative laitière en ce début de mois de mai. «Pensé par les éleveurs, il est plus engagé que le label AB. Chaque consommateur pourra trouver un producteur de lait bio engagé dans cette démarche avancée à moins de 180 km de chez lui», annonce le groupe dans un communiqué. Le logo «Le bio pré de vous» devrait apparaître sur les produits bio des marques Candia, Entremont et Nactalia dans les prochains mois.
Les 800 éleveurs bio (dont 59 en conversion) de Sodiaal sont concernés. «Dans la région Nord de la coopérative, qui s’étend des Ardennes à la Normandie, ils sont une vingtaine de producteurs bio», précise Olivier Gaffet, président du réseau Nord de Sodiaal. Parmi eux, Clément Coussement, installé à Orsimont, hameau de Villers-sur-Auchy (60), voit la démarche d’un bon œil. «C’est le moyen de valoriser nos bonnes pratiques auprès du grand public. Pour la plupart d’entre nous, nos pratiques répondent déjà à ce cahier des charges augmenté par rapport au bio», témoigne-t-il.
Lui s’est installé en septembre 2015 et a entamé une conversion bio en avril 2018. «Les résultats économiques de ma première année d’exploitation ont été très mauvais. J’ai subi la crise du lait de 2016, à laquelle s’ajoutaient les coûts de l’installation. Avec 55 ha attenants à la ferme (75 ha de SAU au total), j’ai décidé de passer au tout herbe pour réduire au maximum les coûts de production. La marche à franchir pour passer au bio n’était finalement plus si haute.»
Tout un système à penser
Aujourd’hui, Clément Coussement a poussé plus loin la logique de son système, avec un objectif de suppression des charges opérationnelles. La petite centaine de vaches (c’est un peu trop pour la surface d’herbe disponible), pâture de mi-février à mi-décembre. La clôture est décalée chaque jour pour optimiser le pâturage. Le troupeau de Holstein devient progressivement un troupeau de Kiwi (Holstein x Jersiaise), une race reconnue en Nouvelle-Zélande, particulièrement adaptée aux systèmes herbagers. «Ces vaches produisent moins mais présentent de réels avantages : elles sont plus petites, plus légères, donc ont moins de problèmes de pattes, sont plus rustiques, vivent bien une lactation 100 % à l’herbe, donnent un lait plus riche, avec de meilleurs taux», analyse l’éleveur. Seul facteur limitant : «les conditions climatiques avec des printemps de plus en plus secs, qui limitent la pousse de l’herbe.»
Les frais vétérinaires, eux, sont passés de 18 000 € annuels en 2015-2016 à 4 000 € cette année, et le taux de renouvellement est presque maximal. Des preuves du bien-être animal que devraient apprécier les consommateurs.
La coopérative accompagne la conversion au bio des éleveurs avec une aide à la conversion (57 €/1 000 l) en 2020. Cependant, ces conversions sont moins sollicitées. «C’est le marché qui commande, et celui du bio stagne», avoue Olivier Gaffet.