Du soja dans la Somme, les débuts d’un possible
Le Groupe Carré a réalisé, il y a quelques jours, sa première récolte de soja chez l’un de ses agriculteurs partenaires dans le sud de la Somme. L’occasion de prendre des repères pour un développement futur.
Le Groupe Carré a réalisé, il y a quelques jours, sa première récolte de soja chez l’un de ses agriculteurs partenaires dans le sud de la Somme. L’occasion de prendre des repères pour un développement futur.
Cultiver du soja dans les Hauts-de-France, est-ce possible ? C’est pour répondre à cette question et répondre à la dépendance des éleveurs français aux importations protéiques que le Groupe Carré a lancé cette année une expérimentation. Pour le négociant, derrière la mise en place de cet essai, il y a «une volonté de prendre de l’avance», estime David Vandenberghe, responsable d’expérimentation du Groupe Carré. Fin de semaine dernière, une parcelle d’un peu plus d’un hectare (1,10 ha) a été récoltée sur la commune de Cartigny, au sud-est de Péronne. L’expérimentation est conduite en partenariat avec un agriculteur, l’institut technique Terres Inovia, et consiste à tester plusieurs variétés, de précoce (triple zéro) à plus tardive (double zéro). Si la récolte qui a été réalisée n’était «pas commercialisable» en l’état selon M. Vandenberghe, elle a au moins permis de s’intéresser à l’itinéraire technique et de tirer des premiers enseignements.
Un rendement compris entre 24 et 27 qx
Mise en culture le 24 avril, la parcelle de soja avait préalablement été travaillée de manière superficielle. La densité de semis idéale se situe entre 150 et 170 kg de graines par hectare. Un roulage a été ensuite effectué afin d’amener de l’homogénéité et de limiter les problèmes liés au désherbage. Pour contenir la présence d’adventices, un passage de Proman (2,5 l) a été réalisé, «et c’est tout», constate Mathieu Warlop, qui a également suivi l’essai. «Il reste quelques chénopodes, mais globalement, c’est satisfaisant avec un seul passage», assure le technicien. En termes de maturité pour la récolte, au 14 octobre, seules les variétés du groupe «triple zéro» avaient atteint un de degré de maturité permettant une récolte optimale. Pour les variétés «double zéro», il aurait fallu, selon le responsable d’expérimentation du Groupe Carré, «encore quelques jours de beau temps». D’une manière générale, la récolte du soja s’effectue entre le 15 septembre et le 15 octobre. Sur le plan mécanique, la récolte s’effectue avec une moissonneuse-batteuse équipée d’une barre de coupe de 9 m, à la vitesse de 3,5 à 4 km par heure. Avec un rendement compris entre 24 et 27 qx/ha, la récolte est jugée «encourageante». «Compte tenu du contexte de l’année, c’est pas mal du tout, estime David Vandenberghe. Si les conditions avaient été normales, on aurait atteint l’objectif de 30 qx». La seule difficulté serait finalement liée à l’appétence de la plante : «On a constaté pas mal de lièvres dans la parcelle, dès la levée, d’où quelques dégâts», rapporte Mathieu Warlop. L’expérimentation sera donc, en toute vraisemblance, reconduite l’an prochain.