Elections chambres : la Fnsea et les JA maintiennent leur position
Les résultats des élections aux chambres d’agriculture n’ont pas bouleversé le paysage syndical des exploitants agricoles.
Les élections aux chambres d’Agriculture 2013 n’ont pas entraîné de bouleversements de la représentation agricole. Les listes Fnsea/JA sont arrivées nettement en tête avec plus de 55 % des voix, loin devant la Coordination rurale et la Confédération paysanne aux alentours de 20%. Avec 55,51 % des voix les listes Fnsea/JA dans le collège «exploitants» ont nettement remportées les élections aux chambres d’Agriculture. La Fnsea et les JA obtiennent et dépassent largement la majorité absolue, même si leur position s’est légèrement érodée. En 2007, elles avaient obtenu 57,31 % des voix. Le transfert de voix bénéficie essentiellement à la Coordination rurale.
Bien que présente dans neuf départements supplémentaires par rapport à 2007, elle n’améliore son score que de deux points de 18,71 % à 20,97 %. Mais elle devient néanmoins le deuxième syndicat agricole, coiffant sur le poteau la Confédération paysanne. À 19,51 % contre 19,74 % en 2007 celle-ci reste stable. Quant au Modef il continue de perdre du terrain de 2,30 % à 1,49 % et ne survit que dans quelques bastions du Sud-Ouest, les Landes notamment.
Petite déception en revanche, le recul du taux de participation. Il perd plus de 10 points et passe de 65,37 % en 2007 à 54,58 %. Il n’en reste pas moins, comme l’a fait observer Xavier Beulin, le président de la Fnsea que les agriculteurs continuent à se mobiliser massivement pour leurs élections professionnelles et que l’abstention reste la plus faible comparée aux autres secteurs économiques.
Divisions syndicales
Pas de bouleversement non plus de la carte électorale départementale. Le Lot-et-Garonne et le Calvados conservent la majorité à la Coordination rurale, la Réunion à la Confédération paysanne. Même si elles progressent nettement dans ces trois départements les listes Fnsea et JA ne sont pas parvenues à renverser la tendance et ne sont pas arrivées en tête. Ailleurs, et notamment dans deux départements, la Charente et le Puy-de-Dôme les divisions syndicales au sein du syndicat majoritaire ont fait le lit des minoritaires. En Charente, la Coordination rurale devance la liste soutenue par la Fnsea/JA et devrait prendre la présidence de la chambre. Idem dans le Puy-de-Dôme, mais c’est une alliance contre nature Coordination rurale/Confédération paysanne, qui profite des conflits syndicaux et qui remporte l’élection de justesse.
Contrairement à toute attente, les listes Fnsea/JA confortent leur position dans les zones céréalières du grand bassin parisien (Picardie, Centre, Haute-Normandie) ainsi que dans les zones allaitantes du Massif central et une bonne partie du Sud-ouest. Par contre elles perdent des points dans les zones d’élevage plutôt intensif laitier et porcin de l’Ouest de la France (Bretagne, Pays de Loire, Basse-Normandie notamment).
Leur score est également moins favorable qu’en 2007 dans l’Est de la France (Lorraine, Alsace, Rhône-Alpes…), mais elles y conservent néanmoins une confortable majorité absolue. Pas de percée spectaculaire de la Coordination rurale.
Néanmoins ses positions se renforcent plutôt dans les zones d’élevage de l’Ouest que dans les zones céréalières, ainsi que dans l’Est de la France et Rhône-Alpes où la Fnsea a perdu des points. Quant à la Confédération paysanne, elle améliore son score plutôt dans le Sud de la France et dans l’Ouest, alors qu’elle régresse ailleurs.
La CGT en tête chez les salariés
Selon le ministère de l’Agriculture, la CGT est arrivée en tête dans le collège des salariés de la production agricole avec 34,61 % des voix, devant la Cfdt (23,14 %), la CGC (14,28 %), la Cftc (13,07 %), FO (9 ,82 %). Les autres syndicats se partagent le solde : 2,41 % pour l’Unsa, 0,21 % pour Solidaires et 2,47 % divers. Le taux de participation est très faible et s’établit à 16,1 %. Pour la première fois, ces résultats chez les salariés seront utilisés par le ministère du Travail pour mesurer l’audience des organisations syndicales de salariés dans les très petites entreprises (TPE) et déterminer celles qui sont représentatives.