Employeur-salarié : le secret pour un couple qui dure
Recruter un salarié c’est bien, le conserver c’est mieux. Le témoignage de Clément Lamory, exploitant, et l’expertise d’Anne Hotte, responsable formation, pour une intégration réussie grâce au dispositif Défi Emploi.
Recruter un salarié c’est bien, le conserver c’est mieux. Le témoignage de Clément Lamory, exploitant, et l’expertise d’Anne Hotte, responsable formation, pour une intégration réussie grâce au dispositif Défi Emploi.
Anne Hotte revient sur l’exploitation de Clément Lamory, de la SCEA du Royon à Famechon. La responsable formation de la chambre d’agriculture va effectuer un bilan intermédiaire dans le cadre du dispositif Défi emploi. L’objectif de celui-ci est d’accompagner les employeurs de main-d’œuvre dans la formation de leur nouveau salarié, directement sur l’exploitation. Cela permet de valoriser le temps passé par l’employeur à intégrer son salarié sur l’exploitation grâce à une aide de 1 815 € HT (cf. encadré).
Il y a quelques semaines, Anne Hotte avait déjà rencontré Clément Lamory et sa nouvelle recrue, Corentin. «J’avais appelé la chambre d’agriculture pour inscrire mon salarié à une formation Certiphyto. Le renseignement m’a été donné par Anne Hotte et en discutant avec elle, je lui ai précisé que je venais de l’embaucher. Elle m’a alors proposé le dispositif Défi Emploi car je rentrais dans les critères d’éligibilité», explique l’exploitant. «J’ai été convaincu par notre échange et je me suis dit que je n’avais rien à perdre, mais plutôt tout à gagner ! Alors nous avons fixé un rendez-vous rapidement».
Pour Anne Hotte, l’intérêt financier est loin d’être le seul atout du dispositif. Il ne s’agit pas pour elle de cocher des cases sur un formulaire, mais plutôt de coacher employeur et salarié !
Lors du premier rendez-vous Clément et Corentin ont identifié, avec l’appui de notre spécialiste, les compétences à acquérir ou à renforcer. «Je recherche la polyvalence, poursuit Clément Lamory : travail du sol, semis, fertilisation, traitements, arrachage des pommes de terre et entretien du matériel.» Les compétences sont donc nombreuses.
Quelques semaines après la prise de fonction, il est temps de faire un point d’étape à l’occasion d’un rendez-vous de bilan intermédiaire. «Corentin s’adapte très bien. Pour l’instant, tout n’est pas maîtrisé, mais il nous reste encore du temps. La formation a débuté en mars et tous les travaux n’ont pas encore été réalisés. Nous avons défini la fin du dispositif au 30 novembre. À cette époque, nous aurons fait le tour des travaux ou presque.»
Clément Lamory est tout à fait satisfait : «j’aurais obligatoirement formé mon salarié. Mais avec le dispositif, nous avons concrétisé les choses avec l’aide d’une tierce personne. Cela favorise aussi le dialogue : nous avons chacun des méthodes de travail différentes et sa méthode peut être meilleure que la mienne ! C’est pourquoi, il est important d’échanger».
L’écoute avant tout
L’écoute et l’échange sont d’ailleurs, selon Anne Hotte, les premiers points de vigilance pour une intégration réussie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
«Une bonne intégration du salarié dans l’entreprise est fondamentale. C’est une condition essentielle pour pérenniser le poste. Si l’on rate cette étape, le salarié risque de ne pas rester et retour à la case départ : nouveau recrutement, du temps et de l’argent gaspillé», insiste Anne Hotte.
«Il est important de s’assurer de la bonne compréhension des directives, des consignes de sécurité et du fonctionnement de l’entreprise. Partager des valeurs communes est aussi la clé d’une collaboration réussie. Il s’agit également de permettre au salarié de s’investir dans l’entreprise, de faire évoluer ses responsabilités, de développer son autonomie et ses talents.»
Accompagner l’agriculteur dans son rôle d’employeur est donc l’un des atouts du dispositif Défi Emploi. «Je pose les bases de bonnes pratiques. Je fournis des méthodes, des outils et des conseils», explique Anne Hotte. Le support de bilan intermédiaire est un des outils. Mener un entretien individuel avec son salarié, pas inné ! Cela demande de connaître quelques bases pour guider le salarié, favoriser son expression, lui dire quand cela ne va pas, mais aussi quand ça va bien !
«Échanger chaque jour est important, mais il est aussi nécessaire de prévoir des temps dédiés au travers d’entretiens. Je les aide à se poser, à prendre ce temps d’échanges. Ce n’est pas du temps de perdu, bien au contraire. Cela permet de gagner en efficacité et d’éviter des sources possibles de conflit.» Dans ce processus, Anne se voir davantage comme une facilitatrice.
De son côté, à la question «recommanderiez-vous Défi emploi ?», Clément Lamory répond sans hésiter : «oui, je recommande ce dispositif. Il facilite l’intégration du salarié et c’est simple à mettre en place ! Tout le suivi administratif est réalisé par Anne Hotte. Je n’ai eu qu’à me laisser guider ! Pendant notre rendez-vous, nous avons également échangé sur les formations externes qui peuvent être proposées à mon salarié, notamment sur le machinisme et l’électricité. Mon salarié peut également suivre des formations organisées pour les agriculteurs». D’autant qu’Ocapiat (l’opérateur de compétences financeur) peut prendre en charge à hauteur de 45 %, complète Anne Hotte.
Avec Défi Emploi, employeurs et salariés ont bien tout à y gagner.
Vous venez d’embaucher ou en avez le projet ? Contactez vite Anne Hotte au 03 22 33 69 27.
Comment bénéficier de Défi Emploi
En optant pour le dispositif, l’entreprise bénéficie :
- d’un expert de la chambre d’agriculture issu du réseau des prestataires sélectionnés par Ocapiat, pour aider l’entreprise à élaborer et à évaluer son plan individuel de formation interne,
- d’un libre choix de la mise en œuvre de la formation interne (construction sur mesure et réalisation du parcours au plus près des besoins de compétences de l’entreprise),
- d’une aide financière de 1 815 € HT par salarié en contrepartie du temps passé à former en interne son salarié.
Conditions d’accès
Défi Emploi est accessible :
- à l’entreprise de moins de onze salariés (en équivalent temps plein) relevant du champ de compétences d’Ocapiat et à jour de ses cotisations,
- dans le cadre d’une formation interne réalisée pendant le temps de travail,
- cumul avec les aides à l’embauche de l’État possible.
Demande de prise en charge
La demande s’effectue :
- au préalable du démarrage de l’action au plus tard un mois après l’embauche du salarié recruté
- contact : Anne Hotte - 03 22 33 69 27 - a.hotte@somme.chambagri.fr