Ensilage de maïs : 14 000 UF par hectare
Voici l’accroche choisie par les conseillers d’Avenir conseil élevage pour la journée spéciale maïs, organisée le 7 septembre dernier, à Belloy-Saint-Léonard, sur une parcelle de maïs du Gaec Chemin d’Abbeville.
En juin 2018, les associés du Gaec avaient déjà accueilli le Forum d’Avenir conseil élevage et, à cette occasion, une démonstration de binage avait été organisée. Cette fois, cinq ensileuses ont effectué des démonstrations avec différents réglages. L’objectif était de visualiser concrètement l’importance de l’attention portée à la longueur de coupe et à l’éclatement des grains, le jour de la récolte.
Avant cela, la quarantaine de personnes présentes a assisté à une revue de détail des principaux critères de réussite de l’ensilage de maïs. En voici l’essentiel.
Plutôt denté ou corné ?
Tout débute lors du choix des variétés parmi un catalogue variétale toujours plus important. Le choix peut très vite s’avérer complexe. Pour s’y retrouver, il faut s’appuyer sur des critères adaptés à l’exploitation et à la ration distribuée.
L’indice de précocité est le critère que tout le monde regarde prioritairement. C’est, en effet, un point important pour choisir des variétés adaptées à notre région, considérée froide pour le maïs. Attention, cet indice n’est pas toujours identique selon les producteurs de semences. Pour plus de fiabilité dans les comparaisons, il faut préférer la somme de températures base 6°C.
Ensuite, ce sont les pratiques de l’éleveur qui vont déterminer les variétés à employer. La digestibilité, critère calculé et connu sous les initiales DMOna, permet de caractériser les variétés sur la dégradabilité des tiges et des feuilles dans le rumen. Les maïs «HDI» ont une très bonne digestibilité, mais leur taux d’amidon est plus faible. Ce sont des variétés adaptées aux élevages avec une ration de maïs en «plat unique». Dans une situation où la ration est diversifiée, il faut rechercher un taux d’amidon supérieur.
Plutôt 45 ou 75 ?
Une fois les variétés choisies, une attention toute particulière doit être portée au semis. Lors de cette étape, l’écartement entre deux rangs est toujours sujet à questions. Selon les expériences et essais menés, aucun des deux écartements ne permet d’obtenir un rendement significativement différent. Avec un écartement de 75 cm, l’implantation des adventices est favorisée. Le plus important est d’obtenir un peuplement homogène de 100 000 pieds par hectare. Pour cela, le semoir doit être précis et la vitesse de semis adaptée pour déposer la graine à la bonne profondeur sur toute la parcelle.
En amont, l’apport de fumier est à éviter dans les trois mois précédents le semis afin d’échapper au phénomène de faim d’azote.
Quelle longueur de coupe ?
Comme souvent, il n’y a pas une seule longueur de coupe adaptée à toutes les situations. La nature de la ration, le stade de maturité et l’outil de distribution doivent être pris en compte afin de définir la bonne longueur de coupe. Le jour de l’ensilage, un tamisage permet d’ajuster les réglages en matière de longueur, mais aussi d’éclatement des grains.
Les nouvelles techniques de coupes longues peuvent avoir un intérêt pour les rations de type «maïs plat unique», pour ne plus mettre de paille, par exemple.
Une conservation au top
Le principal facteur de conservation est le stade de récolte. Un maïs trop humide contient trop d’eau pour un abaissement rapide du pH alors qu’un maïs trop sec est difficile à tasser. Le tassage doit être minutieux avec suffisamment de poids sur le silo. Il faut compter 400 kg pour chaque tonne de MS ensilée par heure, soit, pour un débit de 2 ha par heure et un rendement de 16 t MS par hectare, au moins 12,8 t sur le silo.
Le principal facteur de réussite d’un ensilage de maïs est, sans conteste, le stade de maturité. Entre 30 et 35 % de MS, un hectare de maïs devrait fournir
14 000 UFL. Le plus important est donc de caler la date idéale pour ensuite veiller au bon déroulement de l’ensilage : organisation du chantier, réglages de la machine, tassage et couverture du silo. Pour cela, l’observation des parcelles et les analyses de MS avant récolte sont des étapes indispensables en raison des enjeux économiques !