Essais de couverts : une interculture 2012 délicate
Le suivi de différentes espèces de couverts sur la plate-forme régionale d’expérimentation de Catenoy (Oise).
Les chambres d’agricultures de Picardie continuent, au travers du groupe régional d’expérimentation, leurs essais sur les couverts végétaux en interculture. L’ambition de ces essais est de dépasser l’aspect réglementaire pour dégager des solutions à valeurs ajoutées agronomiques. Les essais de différentes espèces de couverts se déroulent sur la plate-forme régionale d’expérimentation de Catenoy (Oise). Les modalités ont été implanté le 29 août et sur labour.
Le reliquat post récolte de la parcelle, avec 122 unités, est le plus fort observé depuis les trois dernières années d’expérimentation sur le site (+ 30% par rapport à l’année précédente). L’organisation de l’azote à l’automne s’est élevée à 32 unités d’azotes dans le premier horizon (0-30 cm) du fait de l’incorporation des pailles à l’interculture. La période automnale marque cependant une minéralisation nette de 13 unités sur l’ensemble des trois horizons (0 –90 cm). Le reliquat entrée hiver ( réalisé le 20 novembre) du sol nu s’établit donc à 135 unités d’azote, soit une augmentation de 10 % par rapport à l’an dernier.
Des conditions de levée défavorables
Les plus forts piégeages d’azote durant la période automnale ont été assurés par les couverts possédant un fort pourcentage de crucifères en leur sein, tel ceux à base de moutarde ( 68 unités d’azote piégées) ou de radis (110 unités pour le mélange radis, phacélie, féverole, vesce ). La phacélie a également montré un développement important avec plus de 75 unités d’azotes captées en interculture (mélange phacélie vesce au final quasiment exclusivement constitué de phacélie). Malgré les conditions de levées et d’implantation délicates (absence de pluie très marquée sur la période août-septembre dans l’Oise), le développement de ces espèces a été au final, sans atteindre des records, satisfaisant. La couverture de sol, longue à ce mettre en place, a abouti à une biomasse répondant à l’objectif réglementaire de captation de l’azote. Les couverts ont été détruit par un passage d’herbicide (le 21 novembre).
Les légumineuses, déjà implantées à une époque tardive (29 août), ont particulièrement souffert des ces conditions défavorables, affichant des biomasses produites très faibles : seulement 0,7 tonne de matières sèches à l’hectare pour une trentaine d’unités d’azote pour le mélange de légumineuses. Dans beaucoup de mélanges, les légumineuses associées ont montré un développement très faible (vesce, trèfle d’Alexandrie).
Un fort lessivage hivernal
La période hivernale, marquée par des précipitations importantes sur le site, a engendré un important lessivage : 60 unités d’azote soit 45% de l’azote minéral du sol (en comparaison des 35 unités et 30% de 2012). Une grande différence est observée entre les différents couverts quant au comportement hivernal.
Pour les crucifères, les restitutions d’azote sont beaucoup plus efficaces que celles de l’an dernier : Leur stade de développement moins avancé à l’époque de leur destruction permet d’échapper au phénomène de faim d’azote pour la culture suivante (quasiment 130 unités d’azote de disponible après le couvert de moutarde). C’est plus de 50 unités d’azote de gagnées par rapport à la modalité sol nu.
A l’inverse, les mélanges à bases de légumineuse n’ont pu exprimer leurs avantages agronomiques : tous les couverts ayant laissé un reliquat entré hiver supérieur à 100 unités ont vraisemblablement subit un lessivage. Les reliquats sortie hiver sont inférieurs à ceux entrée hiver malgré le début de restitution d’azote par le couvert. L’apport d’une restitution rapide par les légumineuses sera donc difficilement valorisable.
Les effets sur la culture suivante seront bien sur suivis, au travers de la culture d’un orge de printemps. Les résultats seront visibles lors de la visite de la plate-forme régionale d’expérimentation. Elle se déroulera le 18 juin 2013 de 9h30 à 17h30 sur le site de Catenoy. Au vu des enjeux forts liés à la mise en place de la prochaine Directive Nitrates, cette visite sera accès sur la thématique azote : fractionnement des apports, fertilisation localisée, colzas associés et intérêt des intercultures.