Aller au contenu principal

Export de blé : «l’objectif s’éloigne»

FranceAgriMer a révisé le 14 février les exportations de blé tendre à la baisse, tant à l’international (9 Mt contre 9,3 Mt en janvier) que vers l’UE (8,5 Mt contre 8,6 Mt), pointant l’effet devise et une concurrence exacerbée.

La récente «flambée» de l’euro face au dollar semble être le principal facteur des difficultés à l’export, selon Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre.
La récente «flambée» de l’euro face au dollar semble être le principal facteur des difficultés à l’export, selon Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre.
© Hervé Garnier



«L’objectif s’éloigne» pour le blé français vers les pays tiers, a déclaré Rémi Haquin, le président du conseil spécialisé céréales, pour qui «on a laissé passer des affaires». En cause, une filière «assez peu vendeuse aux prix actuels» : «à moins de 140 euros la tonne, le producteur a du mal à accompagner le marché».
La récente «flambée» de l’euro face au dollar semble être le principal facteur des difficultés à l’export, selon Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre. Même si, ces derniers jours, le phénomène s’est un peu atténué, offrant une «petite bouffée d’air» aux blés français en termes de compétitivité. La concurrence internationale reste forte, marquée par la «prédominance de la mer Noire et l’offensive de l’Argentine», a-t-il dit également. Et de souligner la «présence de plus en plus affirmée de l’Argentine en Algérie», un débouché traditionnel de la France.

Contre-performance
Alors que le mois dernier, une révision à la hausse des exportations vers l’UE avait fait mieux que compenser le recul vers les pays tiers, la vente de blé français vers les voisins européens a été légèrement corrigée à la baisse, de 150 000 tonnes à 8,45 millions de tonnes.
Au total, ce sont donc environ 450 000 tonnes en moins qui pourraient trouver preneur à l’exportation par rapport aux objectifs de cette campagne 2017-2018, chiffre qui pourrait encore s’amplifier, selon Rémi Haquin. Une contre-performance d’autant plus notable que, comme l’a souligné Ludovic Pâris, délégué pour la filière céréalière, la qualité des blés français est cette année au rendez-vous.

L’UE absente vers l’Indonésie
Le bilan n’est guère plus flatteur pour l’UE, dont les prévisions à l’export sont également revues à la baisse par rapport à fin décembre, de 500 000 tonnes, à 25,5 Mt de blé tendre. Comparativement à l’an dernier, les chiffres d’exportation montrent un retard de 18 % en semaine 32, quand l’import affiche + 9 %. Conséquence, le stock de fin de campagne est estimé à 12,7 Mt, contre 10,1 Mt en 2016-2017.
Le blé européen est notamment hors course sur l’Indonésie, devenue le premier acheteur mondial de blé, avant l’Egypte. Ses besoins en importations représentent 12,5 Mt (10,2 Mt en 2016-2017). Et les perspectives sont à la hausse, compte tenu de la démographie, du niveau de vie, de la consommation animale. «Le secteur de la meunerie est en forte expansion» dans le pays, a signalé Marc Zribi. Il compte 31 moulins en 2017, contre 5 entre 1970 et 1988, avec une capacité d’écrasement de 11,4 Mt (10,3 Mt en 2015-2016).
L’objectif du gouvernement est d’atteindre 14,2 Mt écrasées en 2024-2025. Pour favoriser l’importation de grains, les droits de douane sur les farines étrangères ont été portés de 5 % à 10 % en janvier. L’UE n’en profite guère : il faut remonter à deux campagnes en arrière pour voir des expéditions significatives de blé européen vers l’Indonésie (571 000 tonnes en 2015-2016).

La Cour des comptes redit son opposition aux taxes sur les farines et les céréales

Les taxes sur les farines et les céréales constituent des exemples d’impôts «inadaptés», selon la Cour des comptes, qui a publié son rapport annuel 2018. «La Cour renouvelle sa précédente recommandation de supprimer les taxes sur les farines et les céréales», dont le produit s’est élevé en 2016 à respectivement 68 M€, affecté à la MSA, et 17 M€, affecté à FranceAgriMer, écrit-elle. Les Sages proposent de supprimer les «taxes obsolètes dont les coûts de gestion apparaissent disproportionnés, comme les taxes sur les farines et les céréales», a déclaré le 7 février Didier Migaud, premier président de la Cour. Le budget de l’Etat 2017 a maintenu la taxe farine, malgré l’opposition des meuniers et après sa suppression en première lecture à l’Assemblée. «Cette taxe grève lourdement la compétitivité de la profession», a rappelé le 14 septembre le président de l’ANMF (meuniers) Lionel Deloingce à sa convention annuelle. Pour la Cour des comptes, le fait de la maintenir semble «injustifié».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

La préparation du sol représente une étape essentielle de la conduite de la culture.
Pourquoi il ne faut pas être trop pressé pour semer le lin

Arvalis recommande d’attendre des conditions sèches et réchauffées pour favoriser une levée homogène et limiter le risque d’…

Johan Boudinel, un samarien champion du monde de boucherie

Johan Boudinel, artisan-boucher d’Arrest, fait partie de l’équipe de France de boucherie qui a décroché le titre de championne…

lin France 5
"Le lin, ce trésor français" sur France 5 ce soir

La chaîne France 5 diffuse ce mardi 1er avril en soirée (21h05) un documentaire consacré à la culture et à la valorisation du…

Laurent Degenne OPA Chambre d'agriculture Hauts-de-France
Laurent Degenne reconduit à la présidence de la Chambre régionale d'agriculture Hauts-de-France

Président de la Chambre régionale depuis 2022, le samarien Laurent Degenne bénéficie une nouvelle fois de la confiance des…

Après une visite d’entreprise à Bernaville, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas s’est rendue dans la matinée du 14 avril chez Antoine et Ingrid Septier,  agriculteurs à Maizicourt, où les sujets abordés ont été nombreux.
Allô Paris, les agriculteurs de la Somme ont des demandes à faire remonter

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas est venue écouter les attentes de la profession agricole de la Somme, vendredi…

Cette année, le vent de Nord-Est permet un séchage fort mais principalement  en surface.
Les bonnes pratiques d’implantation selon Arvalis

Alors que les plantations de pommes de terre ont démarré depuis quelques semaines, Arvalis Hauts-de-France fait un tour d’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde