Export de blé : une forte dépendance vis-à-vis de l’Algérie
Les professionnels du blé, réunis le 20 mars à un colloque France Export Céréales, ont paru inquiets de leur dépendance vis-à-vis du débouché algérien que lorgne la Russie. L’Algérie est «un marché stratégique» pour le blé français, a pointé Roland Guiragossian (France Export Céréales) : cette destination pèse 40 % des exportations pays tiers sur la dernière décennie (le double par rapport à la précédente). Une menace se profile avec l’«arrivée imminente» de la concurrence russe dans le pays. Les exigences actuelles de l’OAIC, autorité publique algérienne des achats de céréales, ne lui permettent encore d’y accéder. Mais ses dirigeants ont pris conscience de «la nécessité d’avoir un panel de fournisseurs beaucoup plus important», a-t-il indiqué. L’OAIC peut «éventuellement ouvrir son cahier des charges» au blé russe, d’après lui. Sa priorité est en effet de sécuriser l’approvisionnement national. Or la France n’apparaît plus comme un fournisseur totalement sûr, après les mauvaises récoltes de 2014 et 2016. Autre problème à considérer pour les exportateurs, l’Algérie connaît une baisse de ses recettes pétrolières. Cela peut remettre en cause les subventions accordées au pain, avec à la clé moins de blé importé.