Exportation de céréales : apprendre à « chasser en filière »
Le think tank Agridées a présenté le 15 janvier une note sur la « Filière céréalière française : construire une stratégie d’exportation », insistant sur un nécessaire « esprit de conquête collectif ». « Il s’agit moins de chasser en meute que de chasser en filière », a déclaré son auteur Yves Le Morvan, responsable Filières et produits. L’attractivité des céréales françaises à l’international dépendra d’une stratégie globale de la chaîne exportatrice, d’après lui. Il s’agira de « matérialiser un esprit de conquête collectif (réactivité, prise de risques, adaptation des produits) » et de construire une « solidarité intéressée, créatrice de valeur ». « Le problème en France est que la filière n’est pas intégrée, un cas unique dans le monde », a estimé Stéphane Bernhard, directeur d’InVivo Trading. Soufflet est cité comme la seule exception. « Cette fragmentation de la chaîne est source d’insuffisances, de coûts », rendant l’export « non fluide », a expliqué Yves Le Morvan. Agridées propose d’y remédier en ciblant les coopératives, qui pèsent 75 % de la collecte céréalière. Un autre levier stratégique concerne la qualité. Le think tank propose d’offrir une palette plus large de blés panifiables courants (BPC) ou blés pour autres usages (BAU), tout en gardant le pivot des blés panifiables supérieurs (BPS). « Il faut passer d’une logique de flux poussés à des flux tirés », a considéré l’administrateur Francis Capelle.