Filière agro-alimentaire : Ça bouge dans les Hauts-de-France
Zoom sur quelques nouveaux projets d’IAA en 2017 dans notre région.
Ouvrons le bal avec le département de la Somme. Nigay, l’un des principaux fabricants européens de caramels pour l’agro-alimentaire, construit une nouvelle usine à Nesle. Coût de l’investissement : vingt millions d’euros, dont neuf millions pour l’outil de production. L’usine sera opérationnelle à compter de 2019.
L’idée est de permettre de livrer par bateau. L’implantation dans les Hauts-de-France va réduire les transports amonts pour Nigay, car elle se trouve au cœur d’un bassin de transformation des matières premières agricoles utilisées : le saccharose extrait de la betterave sucrière et les sirops de glucose issus de l’amidon de blé et de maïs. Elle supprimera même certains transports, puisque Nigay acquiert une parcelle du site de la plus grosse amidonnerie du groupe Tereos. Une liaison par pipe sera créée entre les deux entreprises pour l’acheminement du glucose.
Verrines gourmandes et yaourts bio
Dans l’Oise, ce n’est pas un, mais deux nouveaux projets qui vont voir le jour. Le premier est l’implantation d’un nouveau site de production de verrines gourmandes, à Chambly. Un projet porté par BBM, qui a créé en 2011 «Nubi», une marque française de desserts gourmands et fruités pour la restauration hors foyer. L’implantation de ce nouveau site devrait permettre à l’entreprise de pouvoir répondre à la demande croissante du marché, ses usines de la région parisienne ne le lui permettant plus. Cet investissement de quatre millions devrait permettre la création d’une quarantaine d’emplois. Les travaux ne devraient pas tarder.
Toujours dans le registre de la gourmandise et en pays isarien, 2017 a vu le lancement de la Normandoise par Jean-Marie Buyelles, éleveur de vaches laitières bio nourries à l’herbe de sa ferme, à Saint-Germer-de-Fly. Son projet ? Transformer son lait à la ferme, dès la traite, en produits laitiers certifiés bio haut-de-gamme pour les vendre en magasins bio spécialisés et aux collectivités locales. Pour ce faire, il a créé Normandoise, qui fabriquera sous peu des yaourts, des crèmes et des fromages blancs et des petits suisses à Saint-Germer-de-Fly, dans son atelier de production de 400 m2. Coût de l’investissement : environ 750 000 euros.
Préparations de fruits et cosmétiques
Deux projets sont également dans les starting blocks dans l’Aisne : D2I à Laon et Epi France à Soissons. D2I, c’est une entreprise familiale créée en 1996 par Jean-François et Odile Richard, spécialisée dans les préparations de fruits (compotées, fruits semi-confits, fruits pour yaourts…), à destination des entreprises agro-alimentaires et de la restauration hors foyer. Après quinze ans de location d’un bâtiment ne pouvant plus faire face au développement de l’entreprise, la famille Richard a décidé de se lancer dans la construction de sa propre usine, d’une superficie de 3 200 m2, à Laon, à proximité de son principal fournisseur et partenaire, soit Fruits Rouges & Co. Avec ce nouveau projet, d’un montant estimé à 4,5 millions d’euros, D2I va pouvoir développer de nouvelles gammes de produits, améliorer les conditions de travail de ses vingt salariés et s’ouvrir à de nouveaux marchés, notamment à l’export.
Autre domaine : l’extraction végétale dans le domaine de la cosmétique et des compléments alimentaires. C’est la spécialité de Valérie Bizot et Thierry Krikilion, qui ont fondé, en 1997, la société EPI France. La nutrition étant au cœur des attentes des consommateurs, le marché se développe à vive allure. Pour y répondre, les deux associés ont lancé deux projets en 2017. Le premier concerne la transformation d’une zone de stockage en zone de production afin d’augmenter les capacités de production sur le site actuel de Villers-sur-Fère. Deuxième projet : l’acquisition et la rénovation d’un site de production, à Soissons. Avec ces deux projets, Valérie Bizot et Thierry Krikilion vont pouvoir doubler l’effectif des salariés dans les trois ans, mais aussi augmenter de plus de 60 % les volumes et sécuriser la production. De quoi pérenniser son niveau d’export aux Etats-Unis, mais aussi envisager de développer des marchés des compléments alimentaires en Asie et en Inde.