Filière agro-alimentaire : la locomotive des Hauts-de-France
Dans le cadre de la Semaine nationale de l’industrie, du 26 mars au 1er avril, les industries agro-alimentaires de la région ouvrent leurs portes. Zoom sur cette filière, fleuron des Hauts-de-France.
de 2 500 personnes.
Bonduelle, Roquette, Tereos, McCain, Nestlé, Royal Canin, Sodiaal, Bigard, Herta, Coca Cola, Haägen Dazs… Cela vous dit forcément quelque chose. Bienvenue dans les Hauts-de-France et sa filière agro-alimentaire, secteur clé de l’économie régionale. Quatrième région agro-alimentaire de France, les Hauts-de-France regorgent en effet de nombreux atouts. Le premier ? Sa situation géographique. La région est au cœur du bassin de consommation le plus riche d’Europe (plus de 78 millions d’habitants dans un rayon de 300 km équivalent à une estimation de 1 500 milliards d’euros de pouvoir d’achat).
A cela s’ajoutent des ressources agricoles et halieutiques parmi les plus riches et diversifiées d’Europe. Pas moins de quarante productions agricoles sont d’ailleurs dans le top 5 des régions françaises. Parmi elles, le blé tendre, la betterave sucrière, l’endive, les pommes de terre (plants, consommation, fécule) ou encore les petits pois. Et pour cause. Les sols de la région sont parmi les plus fertiles au monde, avec un indice de fertilité de 85 contre 69 à l’échelle nationale, 29 en Ukraine et aux Etats-Unis, pour ne citer que quelques exemples.
Côté mer, 36 000 tonnes de produits de la pêche sont débarqués par an au port de Boulogne-sur-Mer et plus de 330 000 tonnes de produits sont transformées sur place, ce qui fait de lui le premier port de pêche français et le premier centre européen de transformation des produits de la mer. La pisciculture en eau douce est également bien implantée dans la région, puisque les Hauts-de-France constituent avec la Bretagne et l’Aquitaine les trois premiers territoires piscicoles à l’échelle nationale (70 % de la production à eux trois).
Près de 11 % de l’emploi national des IAA
En termes d’industries agro-alimentaires (IAA), si la région se classe en 8e position en France, avec seulement 6 % des établissements français, leur taille est plus élevée, avec plus de 10 % des IAA de cent salariés et plus. Au troisième rang national pour ses IAA de plus de 250 salariés, elle accueille aussi l’un des deux seuls établissements français à compter plus de 2 500 salariés. Il s’agit de Roquette, à Lestrem. Au final, ce sont 843 entreprises qui œuvrent dans cette filière pour un total de 43 300 emplois.
Cinq grands groupes d’envergure internationale y ont leur siège social, à savoir Bonduelle, Lesaffre, Roquette, Tereos et Holder. Mais ce qui caractérise le plus la région est sa diversité, puisque toutes les activités de l’agro-alimentaire y sont représentées. En un mot, les Hauts-de-France ont une puissance de tir importante en matière agro-alimentaire, qui leur permet de jouer un rôle de premier plan tant sur le plan national que sur le plan international.
Première région à l’international
En France, la région Hauts-de-France est leader à l’international pour les produits de biens alimentaires (hors boissons). Elle représente en valeur 18,5 % des exportations françaises pour un montant total de plus de 5,4 milliards d’euros en 2016. Un produit exporté sur deux concerne les plats préparés et les produits transformés (26 %) ou le travail des grains et des produits amylacés (22 %). Suivent les produits à base de fruits et légumes, y compris les jus (10 %), puis les produits laitiers et glaces (9 %), ainsi que les aliments pour animaux (8 %).
Les entreprises exportent la majorité de leurs produits en direction des pays européens de proximité. La Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie concentrent la moitié des exportations des IAA régionales. En dehors de l’Europe, la Chine est le troisième pays client pour les produits laitiers et les glaces, les Etats-Unis et le Vietnam respectivement quatrième et cinquième clients pour les boissons, et le Japon cinquième pays partenaire pour les aliments pour animaux.
Les enjeux de demain
Avec les changements dans les modes de consommation et les nouveaux besoins qui en découlent (bio, consommer local, nutrition, le «sans» gluten, lactose, sucre…, la food-tech, le clé en main), les IAA se doivent d’innover si elles veulent rester dans la course. Outre leurs propres services de recherche et développement, elles peuvent compter sur plusieurs centres techniques et de compétences dans la région, tels qu’Extractis et Improve à Dury (80), PFI Nouvelles Vagues à Boulogne-sur-Mer (62), Adrianor à Tilloy-les-Mofflaines (62), Certia Interface à Villeneuve-d’Ascq (59). Sans oublier les pôles de compétitivité comme le pôle Aquimer, le pôle Nutrition Santé Longévité, le pôle Industrie et Agro-ressources, ou encore le pôle Matikem.
Autre enjeu pour demain : la maîtrise des enjeux environnementaux. L’énergie constitue en effet l’un des trois principaux coûts des industriels de l’agro-alimentaire. Pour réduire ces coûts et répondre aux exigences environnementales, les entreprises doivent s’engager dans l’efficacité énergétique, en optimisant leur process. Dernier enjeu : la bio-économie. La troisième révolution industrielle est en marche dans les industries agro-alimentaires des Hauts-de-France.
Chiffres clés des Hauts-de-France en 2016
78 millions de consommateurs dans un rayon de 300 km
40 productions agricoles dans le top 5 des régions françaises
1er port de pêche français, avec 36 000 tonnes de produits de la pêche débarquées par an au port de Boulogne-sur-Mer et plus de 330 000 tonnes de produits transformées sur place
43 000 emplois dans les industries agro-alimentaires
843 établissements
3e rang national dans le classement des industries agro-alimentaires employant plus de 250 salariés, avec ses 36 établissements, derrière les Pays de la Loire (46) et la Bretagne (56)
1re région à l’international pour les produits alimentaires, soit 18,5 % des exportations françaises pour un montant total de 5,4 milliards d’euros
97 établissements à capitaux étrangers, qui emploient plus de 13 700 salariés. Parmi les pays investisseurs, cinq d’entre eux - la Suisse, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas - représentent 75 % des emplois des entreprises à capitaux étrangers