Pommes de terre
Fin de campagne prématurée et très tendue pour les pommes de terre
Pommes de terre
Faute de disponibilités la campagne se termine prématurément à la suite d’exportations record.
La hausse des prix de la pomme de terre n'a pas rebuté le consommateur.
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JC Gutner
La campagne de pommes de terre de conservation tire prématurément à sa fin avec des stocks très réduits, tandis que l’arrivée des premières «hâtives» sur le marché est retardée par les conditions météorologiques détestables. Il en résulte un creux d’approvisionnement qui se traduit notamment par un arrêt prolongé des usines de transformation. Il s’ensuit une extrême fermeté des prix pour des échanges de plus en plus réduits, faute de marchandise. Dans ces conditions, la campagne d’exportation s’achève, les derniers tonnages étant surtout réservés à l’Angleterre qui aura été conjoncturellement, en 2012-2013, notre deuxième acheteur, avec 217 300 t réalisées à la fin mars (contre une moyenne de 40 600 t pour les périodes correspondantes des trois dernières années) derrière notre plus important client traditionnel, l’Espagne et devant l’habituel second, l’Italie.
Depuis le début de la saison 2012-2013, les exportations françaises de pommes de terre ont atteint 1,195 Mt, soit quelque 100 000 t de plus qu’en 2011-2012. Mais sans l’exceptionnelle performance de l’Angleterre, victime d’une récolte catastrophique, le bilan en volume serait beaucoup plus faible que les campagnes antérieures, les ventes à nos plus grands acheteurs du Sud de l’Union ayant régressé de 30 % à destination de l’Italie et du Portugal et de 20 % vers l’Espagne. Compte tenu du manque de disponible exportable, il est probable que la campagne s’achèvera sur des tonnages inférieurs à 2011-2012.
Une consommation dynamique
En revanche, le bilan financier sera exceptionnel car les prix élevés ont largement compensé la baisse des volumes.
A l’issue du mois de mars, le chiffre d’affaires de l’exportation de pommes de terre a atteint 330,1 M €, deux fois plus que pour la précédente campagne, aux prix très bas, et tout proche du record de 2010-2011, même période, 363,2 M€.
La forte hausse des prix à la production s’est répercutée au stade détail sans avoir, semble-t-il, rebuté le consommateur. En effet, pour la période du 25 mars au 21 avril 2013, les achats des ménages ont, selon le panel du Comité interprofessionnel de la pomme de terre progressé de 2,6 % sur l’an dernier malgré une hausse des prix en grande distribution, de 37 %, dont 56,6% pour les variétés courantes et de 26,4 % pour celles à chair ferme.