Formation : quels débouchés pour les étudiants ?
La filière équine est une voie convoitée par de nombreux étudiants. Mais offre-t-elle des débouchés ? Eléments de réponse.
Dans la filière équine, il existe autant de métiers différents que de profils d’élèves : cette grande diversité, si elle représente une chance, peut également être un frein si l’on n’est pas suffisamment informé. D’où l’importance de se renseigner sur les voies d’entrée dans le métier, accessibles à tous les niveaux (du bac au bac + 5). Les formations aux métiers de la filière équine en France sont réparties selon quatre voies d’entrée : la formation initiale scolaire, où le statut de l’élève est celui d’un lycéen ou d’un étudiant ; la formation par apprentissage, où la formation a lieu en même temps qu’un emploi rémunéré, et où l’élève possède le statut de salarié de l’entreprise qui l’emploie ; la formation continue, qui permet d’acquérir de nouvelles compétences pendant sa vie active pour assurer le maintien ou le retour à l’emploi ; la validation des acquis de l’expérience (VAE) qui permet de faire reconnaître son expérience professionnelle par un jury pour obtenir la délivrance d’un diplôme.
Parmi ces quatre voies, celle la plus empruntée en France par les élèves est la voie initiale, avec 43 % des effectifs. Une voie qui, pourtant, est talonnée de près par l’apprentissage, voie royale pour acquérir des compétences spécifiques. «La professionnalisation et les compétences spécifiques demandées rent les élèves plus adaptés aux débouchés de la filière équine : l’alternance n’est pas dédiée aux mauvais élèves», détaille Marianne Dutoit, présidente de la Fédération nationale du cheval (FNC) et de l’organisme de formation Vivéa. La filière courses représente en effet, avec la filière loisirs, le deuxième secteur le plus important en termes de débouchés après une formation équestre.
«Il est important, de nos jours, de disposer aussi de compétences transversales permettant de gérer et de diriger une exploitation, même si la base du métier reste technique et nécessite de solides connaissances en matière de soins aux animaux, poursuit Marianne Dutoit. Ce constat est renforcé par le fait que peu de structures embauchent des cadres.» Un constat positif pour les écoles privées formant aux métiers de la gestion des entreprises équestres, proposant du marketing et de l’économie. «Elles ont leur légitimité, à condition de ne pas oublier que les postes de cadres dans la filière équine sont avant tout des postes de terrain», résume la présidente. Les postes «de terrain», eux, ont toujours le vent en poupe : 94 % des apprenants en formation s’arrêtent au niveau baccalauréat, représentant les emplois les plus fréquemment rencontrés dans la filière équine, comme palefrenier-soigneur.
Quels débouchés ?
Contrairement aux idées reçues, il est encore possible de trouver du travail dans la filière équine, a fortiori lorsque l’on est issu d’une formation dédiée. Toutefois, près de six emplois sur dix recensés par la plate-forme Equiressources sont des contrats à durée déterminée. «Près de 60 000 personnes exercent un emploi à titre principal au sein de la filière équine. L’effectif salarié agricole se stabilise en 2016, alors que les effectifs en formations continuent de diminuer, indique l’IFCE. Cette baisse affecte les formations agricoles et les formations sportives». Si la formation n’est pas le critère numéro un des employeurs pour recruter un jeune (l’expérience primant), certaines professions, comme celles de groom, sont très demandées par les jeunes et bénéficient d’une demande importante sans reconnaissance statutaire : la présence de formations adéquates apparaît alors comme un premier pas pour l’employabilité des jeunes. «Il ne faut pas oublier que les chevaux confiés à la charge du groom sont des chevaux de valeur : posséder une aptitude au pansage ne suffit pas», précise l’Observatoire emploi, métiers et formations du site Equiressources.
Pratique : pour plus d’informations sur les formations et la filière équine : www.equiressources.fr
Nouveau programme pour le Capa soigneurs d’équidés
Avec l’appui de la Fédération nationale du cheval, le Capa soigneurs d’équidés, faisant l’objet d’une mention «Palefrenier-soigneur» depuis 2016, fait l’objet d’un nouveau référentiel. Se voulant en accord avec les mutations socioéconomiques dont la filière fait l’objet, le nouveau programme intègre à la fois des notions d’agronomie, d’agroécologie (ancrant ce diplôme dans le secteur agricole), d’usage des nouvelles technologies et de prise en compte croissante du bien-être animal, «des enjeux majeurs pour les futurs professionnels de la filière», a souligné la Fédération nationale du cheval (FNC), qui a travaillé de concert avec la direction générale de l’enseignement et de la recherche à la mise en place du nouveau programme. «Le Capa palefrenier-soigneur est davantage orienté vers les emplois dans les centres équestres, écuries de propriétaires... qui nécessitent un entretien physique des chevaux (longes, marcheur...), et le Capa métiers de l’agriculture support “équins” est plus orienté vers l’élevage», précise l’IFCE.