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Le BTS agricole, un diplôme adapté aux parcours les plus variés

Alors que la période des vœux sur Parcours Sup s’est ouverte en janvier pour les élèves de terminale,
le Cneap (Conseil national pour l’enseignement agricole privé) a tenu à rappeler, au travers un webinaire dynamique, les multiples possibilités offertes par le brevet de technicien supérieur agricole,
diplôme polyvalent, pourtant moins demandé.

En effet, les BTS agricoles semblent avoir du mal à faire le plein ces derniers temps. Sans doute la faute à la pandémie qui a privé les établissements des traditionnelles journées portes ouvertes, sources de nombreuses inscriptions. Mais pas que. «L’agriculture souffre d’une mauvaise image de marque, notamment à cause des scandales alimentaires ou des problématiques environnementales. On imagine aussi que c’est un parcours de formation destiné aux mauvais élèves. Sans compter la diversification de l’offre avec l’arrivée du BUT, bachelor universitaire technologique», analyse Sébastien Tavan, responsable de l’enseignement supérieur et enseignant en aquaculture à l’Iseta, Institut des sciences, de l’environnement et des territoires d’Annecy, en Haute-Savoie. 

«Le milieu agricole est méconnu, beaucoup pensent que le BTS agricole, c’est pour ceux qui veulent devenir agriculteurs», ajoute Garance Choury, élève en 2e année de BTSA au lycée Sainte-Colette à Corbie, dans la Somme. Constat partagé par Victor Dupuy, écologue, chargé de mission au Museum d’Histoire naturelle : «Issu de la région parisienne, mais passionné par la nature et particulièrement les grenouilles, j’avais commencé par un bac ES et des études de philosophie. La découverte de l’enseignement agricole, qui m’a amené en BTS gestion et protection de la nature au lycée Briacé du Landreau, en Loire-Atlantique, a changé ma vie». De son côté, Mathilda Cheneau, non issue du monde agricole et passionnée de chevaux, a découvert l’enseignement agricole grâce à Parcours Sup. «C‘est en rencontrant des professionnels du cheval que j’ai opté pour un BTSA».

 

Pour tous les parcours

Il existe une multitude de BTS agricoles. Les 180 établissements de l’enseignement agricole privé répartis sur le territoire proposent 19 BTS agricoles où 5 000 élèves suivent un cursus varié parmi plusieurs filières : forêt paysage environnement eau, élevage cheval, industries agroalimentaires transformation, agriculture productions végétales horticulture vigne et vin, vente et commerce, machinisme et agroéquipement, services aux personnes et développement des territoires, biologie et laboratoires recherche agronomie. «À l’Iseta, nous ne proposons pas moins de 11 BTS agricoles dans des domaines aussi variés que l’aquaculture, la gestion forestière ou les soins aux animaux de compagnie», confirme Sébastien Tavan.

Garance sait ce qu’elle veut faire à terme : s’installer sur la ferme familiale avec son frère, y développer un élevage laitier pour faire de la transformation «Après mon bac pro au lycée Sainte-Colette, j’ai poursuivi en BTA STA, sciences et technologies des aliments, parfaitement adapté à mon projet, avec des stages dans des exploitations ou des industries agroalimentaires.» Même détermination pour Mathilda : «Pour moi, c’est un BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) pour savoir gérer la structure équestre que je rêve de monter».

Et toutes deux d’apprécier le format du BTS agricole : des classes plus réduites qu’à la fac, une ambiance familiale, notamment en internat, un suivi personnalisé par l’équipe enseignante et des cours partagés entre la théorie et le concret. «Pratiquer permet de vérifier si on ne s’est pas trompé d’orientation car cela peut être une vraie découverte pour certains élèves», assure Garance. «Il y a une entraide entre les élèves qui viennent de l’enseignement général et qui, parfois, maîtrisent mieux les matières comme les maths et ceux issus de l’agriculture, qui sont beaucoup plus dans le pratique. Cela créée une dynamique dans la classe», souligne Mathilda.

Victor Dupuy n’oublie ainsi pas ses années de BTS GPN, avec un effet de groupe, une équipe pédagogique soudée, et les liens très forts créés entre tous ces étudiants passionnés. «Il est vrai que nous avons la culture du suivi individualisé et que nous aidons nos étudiants à trouver des stages, à faire leur rapport, puis à rédiger leur CV pour bâtir leur projet professionnel ; c’est d’ailleurs un module dans la formation», confirme Sébastien Tavan.

 

Travailler ou continuer

Une fois leur diplôme obtenu, beaucoup d’étudiants poursuivent leur cursus. «80 % vont en licence professionnelle ou en certificat de spécialisation et nous les incitons à le faire», admet l’enseignant. De nombreuses passerelles existent, notamment vers des écoles d’ingénieurs comme l’Isara de Lyon ou UniLaSalle Beauvais. «Le BTS agricole est une bonne base pour continuer. C’est un diplôme reconnu qui permet d’aller plus loin dans ses compétences pour affiner ses choix professionnels», confirme Victor Dupuy.

Pour ceux qui voudraient entrer directement dans la vie professionnelle, les chiffres font rêver :
«L’employabilité six mois après la sortie du BTS agricole est de 93 %, que ce soit en CDI ou en
CDD. Après un master en université, elle n’est que de 69 à 81 %
», annonce Sébastien Tavan. Dans certains métiers comme technico-commercial en produits forestiers, tous les étudiants ont déjà un poste avant leur fin d’études !
C’est encore plus vrai quand les élèves suivent leur cursus en apprentissage. Leur employeur maître de stage leur propose généralement une embauche à la fin. «Néanmoins, je ne conseille pas l’apprentissage aux jeunes qui ne sont pas complètement fixés sur leur orientation professionnelle pour leur laisser une plus vaste possibilité de choix», tempère Sébastien Tavan.

Avec son succès auprès des employeurs, son panel très large de métiers, son enseignement dans des structures humaines et à l’écoute, la refonte perpétuelle des programmes pour coller aux besoins des entreprises, le BTS agricole assure un bel avenir aux jeunes qui le suivent. Ce n’est ni Victor, ni Garance ni Mathilda qui diront le contraire.

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