Élections législatives
Fortunes diverses pour les agriculteurs-candidats
Le premier tour des élections législatives a cristallisé les oppositions avec un Rassemblement national et un Nouveau front populaire qui ont réalisé des scores importants, voire inédits. Dans cet électorat atomisé, la voix agricole a peiné à pousser ses pions. La future Assemblée devrait ne compter qu’une très petite poignée d’agriculteurs. Point de situation.
Le premier tour des élections législatives a cristallisé les oppositions avec un Rassemblement national et un Nouveau front populaire qui ont réalisé des scores importants, voire inédits. Dans cet électorat atomisé, la voix agricole a peiné à pousser ses pions. La future Assemblée devrait ne compter qu’une très petite poignée d’agriculteurs. Point de situation.
Combien d’agriculteurs seront-ils élus députés le soir du 7 juillet. Sans doute beaucoup moins que dans la législature précédente où ils siégeaient officiellement au nombre de quinze. En effet, très peu d’entre eux sont parvenus à se qualifier au second tour, C’est le cas de Sandrine Le Feur (Ensemble, Finistère) avec 30,63 % des voix devancée par la candidate du Nouveau front populaire (NFP) Sylvaine Vulpiani (30,92 % des voix) et de Nicole Le Peih (Ensemble, Morbihan) qui avec 26 % des voix, a été assez largement distancée dans la 3e circonscription du Morbihan par Antoine Oliviero, le candidat du Rassemblement national (35,85 %). Engagé sous les couleurs du NFP après la perte de son mandat de député européen, Benoît Biteau est tout de même parvenu, avec 26,94 % des suffrages à se hisser en deuxième position derrière la candidate du Rassemblement national Karen Bertholom (34,41 % des voix et devant la députée sortante, Anne-Laure Babault (Ensemble pour la République) avec 25,33 %. Arrivée également deuxième avec 32,1 % des suffrages dans la 4e circonscription d’Ille-et-Vilaine, l’ouvrière agricole Mathilde Hignet (NFP) a appelé au front républicain pour retrouver son siège face au lépeniste Jacques François qui ne le devance que de 136 voix (32,3 %). Le RN Grégoire de Fournas a gagné 18 785 bulletins supplémentaires par rapport au 1er tour de 2022 dans la 5e circonscription de Gironde (35 457 voix). Virant en tête avec 42,32 % des suffrages et ayant près de 9 000 voix d’avance sur sa rivale Pascale Got (NFP), il devrait être réélu le 7 juillet.
Amère défaite
D’autres en revanche doivent d’ores et déjà dire adieu aux bancs du Palais Bourbon. C’est le cas de Jean-Baptiste Moreau qui ne pointe qu’à la quatrième place dans le département de la Creuse avec 17,44 % des voix (10.670 votes) très loin derrière Bartolomé Lenoir, LR soutenu par le RN (33,35 %). C’est aussi le cas de Vincent Lhopiteau (Reconquête), candidat dans la 4e circonscription de l’Eure-et-Loir lourdement défait avec 1,84 %. Le sort de ses deux collègues du parti d’Eric Zemmour n’est pas plus enviable puisqu’Olivier Cleland, candidat dans la 6e circonscription de Seine-Maritime n’a recueilli qu’1,4 % et Frédéric Bort n’a recueilli que 1 481 voix (2,48 %). Tout aussi amère a été la défaite dans le camp présidentiel avec l’élimination de Vincent Guillermin qui n’arrive qu’en quatrième position dans la 1ère circonscription de l’Ain avec 11,68 %. Sort identique pour Salomé Fontaine-Garcia (2e circ. de l’Aube), elle aussi quatrième avec 4 703 voix (9,45 %).
Sort scellé
Parmi les proches du monde agricole, il faut naturellement citer le score du ministre de l’Agriculture sortant, Marc Fesneau qui se représentait dans la 1ère circonscription du Loir-et-Cher. Il a été devancé par la candidate du Rassemblement national, Marine Bardet qui pointe en tête du scrutin avec 35,22% des voix. Le ministre n’arrive que deuxième à quelques encablures (34,56 %) et son sort comme bien d’autres dépendra du report des voix. La situation est plus délicate pour la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, qui a obtenu 21,54 % des voix, dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais. Elle a été devancée par le candidat du Rassemblement national (RN), Alban Heusèle, 37,31 % des voix, pointe en deuxième position devant celui du Nouveau Front populaire, Alexandre Cousin (20,12 %). Si l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert (Ensemble, Manche) termine 2e derrière le RN avec 33 % et devrait retrouver son siège à l’Assemblée, le sort est en revanche scellé pour le candidat de la majorité présidentielle, Frédéric Descrozaille député sortant de la 1ère circonscription du Val-de-Marne et qui après être arrivé 3e avec 18,57 % des suffrages a décidé de se retirer pour éviter une quadrangulaire. Même attitude de la part de Jean-Bernard Sempastous qui a certes réuni 3000 électeurs de plus qu’en 2022 dans la 1ère circonscription des Hautes-Pyrénées. Pourtant qualifié pour le second tour, avec 24,84 % de voix, il n’est arrivé que 3e et a décidé de retirer sa candidature pour faire barrage à Marie-Christine Sorin du RN (34,09 %). Résultats définitifs le 7 juillet au soir.