Froid : les céréales à paille vont-elle résister ?
Après l’offensive hivernale début février, une deuxième vague de froid s’abat sur des céréales qui ont sans doute perdu une partie de leur résistance au froid.
Durant la vague de froid qui a touché la France en début de mois, les températures sont descendues localement en-dessous de - 5°C voire - 10°C. Les conditions d’arrivée du froid avaient été plutôt favorables : chute progressive des températures, minima atteints assez modérés, présence de neige dans les zones les plus froides… Malgré l’«âge» phénologique assez avancé des cultures (en lien avec la douceur du début de l’hiver), peu de dégâts de gel sont à déplorer au sortir de cette première offensive hivernale.
En revanche, après la relative douceur qui a suivi la semaine dernière, de nouvelles gelées très significatives ont eu lieu ces derniers jours. On peut craindre que les plantes aient perdu une partie de leur résistance au froid acquise auparavant, et aucune couverture neigeuse n’est anticipée en plaine.
Ces gelées nocturnes et matinales étaient accompagnées de températures maximales positives avec un temps ensoleillé. Le thermomètre fait donc le «yoyo» entre le jour et la nuit, avec des températures minimales très basses, atteintes en fin de nuit.
En conséquence, on peut supposer que le sol ne gèle pas trop fortement en profondeur, phénomène pouvant causer la mort des plantes. En revanche, l’alternance de séquences de gel-dégel peut provoquer une défoliation importante des plantes. Les parcelles les plus exposées au froid annoncé sont les cultures les plus avancées, les espèces sensibles (orge de printemps semée en automne, blé dur) et les variétés peu résistantes (notes de résistance au froid peu élevées et/ou notes d’alternativité élevées). Des effets de relief sont également très probables.
Comment diagnostiquer des dégâts de gel ?
Pour vérifier si les plantes ont survécu à un épisode de gel, il faut prélever des mottes de terre contenant des plantes, et placer progressivement l’ensemble dans des conditions poussantes (T° > 15°C). L’indicateur de survie des plantes réside dans l’émission de nouvelles feuilles ; le dépérissement des feuilles déjà présentes n’est pas un indicateur fiable.
Ce test est évidemment optimiste par rapport à des conditions de plein champ, où des gelées ultérieures peuvent fragiliser les plantes.