GDS80 : «Nous voulons renforcer notre présence technique»
Le Groupement de défense sanitaire de la Somme (GDS) s'est doté d'une nouvelle équipe en septembre, avec l'arrivée d'une présidente, Sophie Thulliez, et d'un directeur, Nicolas Risbourg. Leur priorité est d'aller sur le terrain et de faire connaître leurs actions. Interview commune.
Quelle est votre motivation à vous engager auprès du GDS ?
Sophie Thuilliez : Je suis éleveuse de bovins et d'ovins, à Coigneux, près d'Acheux-en-Amiénois, et je me suis toujours engagée dans la défense du métier qui est mis à rude épreuve. Pour moi, le sanitaire était une continuité, car c'est un aspect indispensable à la via-bilité d'un élevage. L'économie en dépend ! C'est vrai pour les éleveurs laitiers, parce que quand le taux de cellules du lait est élevé, par exemple, les primes ne sont pas versées. C'est vrai aussi pour l'élevage d'allaitants, car quand on perd trois ou quatre veaux à cause de la BVD, c'est la marge de l'atelier qui est amputée. Plus largement, le sanitaire est un sujet dominant pour n'importe quel élevage. Avec Olivier Parcy, polyculteur-éleveur de charolaises à Fontaine-sur-Somme, vice président du GDS de la Somme, nous formons un vrai binôme. Ensemble, nous voulons faire avancer les choses.
Nicolas Risbourg : Je suis engagé auprès du GDS depuis un moment, puisque je suis directeur du GDS de l'Aisne depuis 2002, et directeur opérationnel de la Fédération régionale des GDS des Hauts-de-France depuis 2013. Il y a une vraie cohérence à avoir une même direction pour les GDS de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme, puisque les problématiques sont les mêmes et les projets peuvent être menés en commun. Cependant, avec un bureau et une équipe d'élus par département, nous gardons une indispensable proximité avec les éleveurs.
Quel est votre projet ?
Il y a un réel besoin d'aller davantage vers le terrain, pour renforcer notre présence technique. Les éleveurs ne connaissent pas assez nos missions, qui se déclinent en trois volets. Premièrement, nous menons les actions que nous délègue l'État, comme la gestion administrative des prophylaxies réglementées et la délivrance des cartes vertes. Ensuite, nous travaillons sur la gestion des maladies qui ont un impact économique important sur les élevages. Citons, en bovin, la paratuberculose, la fièvre Q ou encore les maladies émergentes comme le virus de Schmallenberg qui a touché nos élevages il y a quelques années. Sur ce second volet, il y a un développement à faire dans la Somme, afin d'être plus proches des éleveurs et de répondre au mieux à leurs besoins. Enfin, nous proposons des formations sanitaires pour les éleveurs, autour de la biosécurité, du parasitisme ou encore des soins à apporter à son troupeau. Pour tout cela, nous avons des relations directes et régulières avec les vétérinaires, les laboratoires d'analyse et la DDPP (Direction départementale de la protection des populations, ndlr).
Comment comptez-vous développer ces travaux sur le terrain ?
Le travail doit impérativement être collectif. Un élevage sain ne le reste jamais longtemps si ceux des voisins ne le sont pas. Nous intervenons à plusieurs niveaux. Par exemple, avec du conseil lors de l'achat d'animaux d'élevage, pour éviter de faire entrer une maladie dans son cheptel. Nous amenons des garanties pour sécuriser les échanges. Le mutualisme a toujours été une valeur forte du GDS. Ainsi, nous pouvons débloquer des aides lors d'épisodes collectifs d'ampleur. Nous avons aussi un devoir de confidentialité et d'impartialité pour pouvoir avancer en confiance. Beaucoup d'éleveurs ont encore honte lorsqu'un souci sanitaire est détecté chez eux, et ne veulent pas que ça se sache. Nous respectons cela.
Quand on évoque le GDS, on pense à l'élevage bovin et ovin. Mais vos missions ne s'arrêtent pas là.
En effet, dans le cadre de notre mission d'Organisme à vocation sanitaire, en tant que section départementale de la FRGDS Hauts-de-France, nous sommes aussi là pour épauler les éleveurs porcins, caprins, équins, les pisciculteurs, les apiculteurs... Pour les détenteurs d'équidés, par exemple, nous avons mis en place un système de mutualisation des frais d'équarrissage. Nous menons également un travail de prévention de la myopathie atypique. Pour les poissons, nous avons élaboré, par le biais du GDS acquacole des Hauts-de-France, un plan sanitaire aquacole, pour les salmonidés notamment. Dans chaque filière, notre but est d'amener une réponse de manière collective.
Retrouvez toutes les informations sur le site internet : www.gdshautsdefrance.fr