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GIE Lait-Viande : réfléchir et bâtir son projet d’installation

L’installation en élevage au cœur des débats de l’assemblée du GIE Lait-Viande Nord Picardie.

Jean-Baptiste Soufflet a présidé le GIE pendant douze ans.
Jean-Baptiste Soufflet a présidé le GIE pendant douze ans.
© AAP

«Malgré les difficultés qui existent en élevage, des jeunes s’installent encore». C’est sous un vent d’optimisme que Jean-Baptiste Soufflet a tenu ces propos le 26 juin à Amiens lors de l’assemblée générale du GIE lait-viande Nord Picardie tenue sous sa dernière présidence.
«Pour s’installer en élevage, plusieurs solutions existent», a affirmé Jocelyne Machefer, chargée de mission au GIE lait-viande, en présentant quelques exemples possibles. «L’installation avec capitalisation progressive» : l’exploitant embauche un salarié en vue d’une installation, soit en remplacement d’un associé ou pour conforter un atelier existant. Le candidat, salarié dans l’exploitation, voit une partie de sa rémunération capitalisée dans l’entreprise permettant ainsi le financement de son installation.
Autre exemple : « les capitaux détenus par un tiers». Le principe est qu’un associé non exploitant finance une partie du capital, les capitaux étant rémunérés en fonction des résultats de l’entreprise après rémunération du travail des associés exploitants. Le cédant peut donc rester dans la structure et cela baisse le coût à la reprise.
Ces formes d’installation ne sont que des exemples, parmi tant d’autres. «Chaque schéma d’installation a ses avantages et ses inconvénients, mais il doit être en adéquation avec les besoins et les envies du futur chef d’exploitation», a commenté Jocelyne Machefer.

Du coaching avant de s’installer
Damien Devienne, installé en Gaec avec son frère depuis décembre 2011, en a témoigné. «Mes deux frères et moi avions pour projet de s’installer ensemble. Vu le contexte régional par rapport aux reprises, notre projet était de quitter la région», a-t-il expliqué. S’associer avec sa famille et travailler ensemble n’est pas chose simple. Tous trois ont donc décidé de réfléchir à leur installation. «Nous avons recouru à une personne extérieure qui nous a fait travailler individuellement sur nos projets personnels et professionnels. Travailler sur soi n’est pas évident, mais je ne regrette en rien la démarche effectuée. Nous avons pris conscience que nous n’avions pas les mêmes envies», a poursuivi Damien Devienne. Il est maintenant installé avec l'un de ses frères sur l’exploitation familiale. L’autre frère s’est installé dans une autre région. Des installations bien loin de ce qu’ils avaient prévu au départ.
L’installation doit être réfléchie et travaillée afin qu’elle se passe dans les meilleures conditions et qu’elle soit durable. Ce témoignage en est la parfaite illustration.

Amélioration des conditions de travail
S’installer en élevage a des avantages, mais aussi des inconvénients. Le GIE lait-viande travaille depuis quelques années sur l’amélioration des conditions de travail en élevage à travers le programme Vivre l’élevage en Picardie. Objectif : aider les éleveurs à faire le point sur leur exploitation et trouver des solutions pour que leur travail soit moins pénible.
Le contrat de projet Etat Région 2007-2013 apporte également des financements pour travailler sur ce sujet. 246 000 euros ont été attribués au Nord Pas de Calais et 338 393 euros à la Picardie au profit des filières lait, viande et ovine. «En Picardie, le maintien de l’élevage est une priorité» a commenté Laurent Tribout de la Draaf de Picardie afin d’expliquer la différence de financement. Cet argent finance en partie des suivis techniques collectif ou individuel d’éleveurs. Il prend également en charge une partie des investissements réalisés dans les élevages en lien avec l’amélioration des pratiques, l’aménagement des bâtiments, la contention. Maintenir l’élevage, aider les éleveurs, tout un programme suivi par le GIE.

Jean-Baptiste Soufflet passe la main

Après douze années à la tête du GIE Lait-viande, Jean-Baptiste Soufflet a passé la main. «Une personne humble, discrète, mais qui a su faire passer ses idées, des bonnes idées», n’a pas manqué de rappeler Daniel Roguet, président de la chambre d’agriculture de la Somme. Il a été notamment à l’initiative de la charte des bonnes pratiques d’élevage dans la région. Aujourd’hui, près de 8 000 éleveurs sont engagés et adhérents à cette charte, soit 65% des éleveurs. C’est Ludovic Cauchois, éleveur de Blondes d’Aquitaine à Le Tronchoy (80), qui lui succède.

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