Glyphosate : le vote de nouveau reporté à Bruxelles
Encore une fois, il n’a pas été possible de dégager
une majorité à Bruxelles pour se prononcer sur
le renouvellement de l’autorisation du glyphosate.
Aucune date n’a encore été fixée.
le 15 décembre.
Aucun vote n’a finalement été organisé le 25 octobre à l’issue de la réunion des experts des Etats membres sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate, compte tenu des divisions encore trop importantes sur ce dossier.
Lors d’un tour de table portant sur le renouvellement pour dix ans de l’herbicide, dix Etats membres ont indiqué qu’ils s’opposeraient à la proposition si elle était mise au vote (France, Belgique, Grèce, Croatie, Italie, Luxembourg, Malte, Autriche, Suède et Slovénie), deux ont annoncé qu’ils s’abstiendraient (Allemagne et Portugal) et seize y étaient favorables. Insuffisant pour constituer une majorité qualifiée. Les discussions ont ensuite porté sur une durée plus courte, mais aucun compromis ne s’est dégagé.
La Commission européenne, suite à la résolution (non contraignante) adoptée le 24 octobre par le Parlement européen qui s’est prononcé pour une interdiction d’ici cinq ans du glyphosate, avait annoncé qu’elle était prête à discuter d’une prolongation entre cinq et sept ans. Les négociations vont reprendre sur cette base.
Objectif de renouvellement pour quatre ans
«D’après les informations que j’ai à ce moment, la position de la Commission européenne serait de dégager une majorité sur l’objectif à quatre ans. La France serait prête à accepter si cela permettait de décoincer la situation», a déclaré Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, lors d’un point presse le 25 octobre, en fin de matinée, concernant le délai de renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Il ajoute que «la position de la France était de trois ans pour trouver les moyens de substitution au glyphosate».
Une date pour une nouvelle réunion va être fixée prochainement. Les Vingt-huit doivent se prononcer sur ce renouvellement avant le 15 décembre (soit six mois après la publication de l’avis de l’Agence européenne des produits chimiques qui a conclu que le glyphosate ne devait pas être classé comme cancérigène). L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE expire le 31 décembre.
Glyphosate : pour la FNSEA, il faut «arrêter de tergiverser»
La FNSEA considère, dans un communiqué du 25 octobre, que «l’absence de décisions est préjudiciable pour les agriculteurs bien sûr, mais pour l’Europe elle-même». Pour le syndicat majoritaire, «il est grand temps que les politiques se fient aux avis scientifiques des agences indépendantes qu’ils ont eux-mêmes installées, sinon à qui faire confiance ?» A la FNSEA, «nous ne voulons pas que les paysans se retrouvent dans des impasses techniques sous peine de ne pouvoir répondre aux défis de la souveraineté alimentaire et du changement climatique», poursuit le communiqué. La FNSEA pointe l’incohérence à vouloir «entériner le Ceta et des importations de produits avec des règles sanitaires moins strictes» et en même temps «interdire le glyphosate».