Groupama en marche vers l’assurance de demain
Le 10 mai, Groupama Paris Val de Loire organisait une rencontre avec ses sociétaires à l’espace Mégacité d’Amiens.
Les assurances, prédisait-on en début d’année, allaient rire jaune. Avec la loi Hamon, permettant à tout assuré de changer de «crémerie» au bout d’un an, la guerre des prix allait faire rage entre elles. Et si cela ne suffisait pas, une autre couche réglementaire, soit l’accord national interprofessionnel (ANI) imposant aux entreprises de prendre une assurance collective pour leurs salariés à compter du 1er janvier 2016, ne pouvait qu’entraîner un effondrement de l’activité assurance santé individuelle. Or, cette activité, chez Groupama, comme chez d’autres assureurs, représente celle qui génère le plus de chiffres d’affaires. A cela, ajouter un zeste de déflation et des taux bas, et ce sont les investissements qui en prennent un coup. Conséquence : avec des marchés matures, une absence de croissance économique et une actualité réglementaire a priori défavorable aux assureurs, les ingrédients d’une concurrence effrénée entre eux étaient donc réunis. Et des ingrédients qui finiraient par en laisser plus d’un sur le carreau.
Contrairement à toute attente, Groupama a tiré son épingle du jeu de cette situation. «Avec la loi Hamon, nous avons enregistré, au final, un solde positif sur les assurances habitation et véhicule, et sur les contrats de prévoyance», déclare Eric Gelpe, directeur général de Groupama Paris Val de Loire. La hausse du chiffre d’affaires est de + 2,8 % pour l’assurance habitation, avec un solde de + 2 964 contrats habitations sur douze mois contre un gain de + 854 contrats en 2014. Quant à la hausse du chiffre d’affaires véhicule, elle est de + 1,2 % par rapport à 2014, avec un gain net de 337 véhicules sur douze mois, légèrement supérieur au solde de 2014 (+ 297).
Si pour ce qui est de l’assurance des personnes, Groupama Paris Val de Loire enregistre une hausse de son chiffre d’affaires sur la prévoyance individuelle, avec une croissance de + 22 %, en revanche, elle enregistre une baisse sur celui de la santé individuelle, de l’ordre de - 1,8 %, soit une perte de 3 287 contrats en 2015 contre 3 161 en 2014. «Le nombre de résiliations constatées sur les salariés du privé est comparable aux résiliations enregistrées en 2014, confirmant que l’ANI n’a pas encore eu l’effet qui était attendu en 2015», souligne le directeur général. Une raison conjoncturelle à cela cependant : toutes les entreprises n’ont pas encore répondu à cette obligation réglementaire.
Il n’empêche. Les performances commerciales réalisées sur le marché des entreprises et des artisans et commerçants, notamment en assurances collectives, rééquilibrent l’activité santé. Prendre de nouvelles parts de marché sur l’activité assurance de santé individuelle n’est pas cependant au programme. «Notre souhait est de consolider nos positions sur ce secteur. En revanche, nous œuvrons pour prendre des parts de marchés avec les petites et moyennes entreprises», conclut Eric Gelpe. Pour ce faire, l’assureur mutualiste désire développer encore plus son ancrage territorial par le biais de ses agences locales, ainsi que les nouvelles technologies.
L’humain au cœur des services proposés
A l’ère du tout numérique et de la dématérialisation des transactions, des contrats, des achats, comme des services, Groupama Paris Val de Loire continue à parier sur sa présence territoriale au travers de ses agences locales. «Il est hors de question d’en diminuer le nombre, prévient Eric Gelpe. Ce qui n’exclut pas que l’on en déplace certaines sur le territoire afin de les rendre plus visibles et plus accessibles.» Les horaires d’ouverture ont été étendus et une réflexion a été engagée pour faire de ces agences de véritables «lieux de vie par et pour les sociétaires, mais aussi ouverts sur le quartier où ils situent». Les espaces d’accueil sont plus ouverts, et des salles de réunions pourront être mises à disposition d’associations, par exemple. L’objectif est de créer du lien entre les sociétaires et la société locale environnante. Mettre l’humain au cœur des services proposés implique aussi d’offrir aux sociétaires toute une série de services sur Internet.
Désormais, chaque sociétaire peut retrouver tous ses dossiers sur son application mobile, comme sur le site Internet du groupe. De même, le déploiement de la signature électronique pour les contrats est en cours dans les agences locales. Pour les étudiants, un produit d’assurance habitation a été lancé il y a bientôt un an, accessible sur Internet 24 heures sur 24. Enfin, pour développer encore plus le lien entre les sociétaires, un site Internet a été lancé dans la Somme, le site granvillage sur lequel ces derniers peuvent proposer leurs produits et services. «La technologie, tient à préciser le directeur général, n’est qu’un complément de notre métier. Celui-ci est et reste fondé sur la confiance. Il faut que l’assureur se sente écouté. L’originalité de notre modèle économique, c’est donc d’accompagner les évolutions en gardant cette relation humaine, et en étant aussi dans le partage.»
Le certificat mutualiste
Cette conception du partage, le groupe a décidé également de la décliner au travers du lancement d’un titre financier, un placement à long terme sûr et rentable. La première caisse à avoir expérimenté, fin 2015, ce certificat mutualiste, se situe en Rhônes-Alpes-Auvergne. Il s’agit d’un titre financier proposé aux sociétaires.
Concrètement, la Caisse régionale émettra des titres d’une valeur de dix euros qui donneront droit, chaque année, à une rémunération proposée à l’assemblée générale sur la base des performances économiques de l’entreprise, et plus précisément de son résultat social.
Ils seront lancés sur le territoire que recouvre Groupama Paris Val de Loire en juin prochain. «Les sociétaires, assure Eric Gelpe, recevront un rendement supérieur à celui du Livret A. C’est une façon de redonner du résultat aux sociétaires, de renforcer les liens que nous avons avec eux, en leur offrant la possibilité de partager la valeur économique de la mutuelle. C’est cela l’esprit mutualiste. Nous sommes les premiers à le faire dans le monde mutuel.»
C’est aussi une façon de consolider les fonds propres du groupe. Compte tenu de leur niveau, soit 546,8 millions d’euros cette année, avec une marge de solvabilité à 1 124 %, le sociétaire ne prend, à l’évidence, aucun risque. De quoi aussi donner plus de latitude à l’assureur pour poursuivre ses investissements et augmenter sa capacité d’innovation sur son territoire.
Chiffres clés
- 14 millions d’habitants
- 7 établissements départementaux
- 1 établissement régional entreprises et collectivités
- 156 agences, dont 17 dans la Somme
- 296 852 sociétaires
- 2 570 élus et 188 caisses locales, dont 29 dans la Somme
- 590,3 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 495,9 millions pour l’activité assurance dommages (42,1 millions dans la Somme) et 94,4 millions pour l’activité vie finance (8,7 millions dans la Somme)
- 22,2 millions d’euros de contribution au résultat combiné du Groupe