Identification des cours d’eau dans les Bas-Champs
La ministre de l’Ecologie a signé le 3 juin 2015 une instruction relative à la cartographie, à l’identification des cours d’eau et à leur entretien.
Les services de l’Etat doivent cartographier les cours d’eau d’ici le 15 décembre 2015. Simon Catteau et Olivier Faict, respectivement président de la commission environnement de la Fdsea et de celle de la Chambre d’agriculture, ont contacté le service environnement de la Direction départementale des territoires et de la Mer (Ddtm).
Leur objectif ? Faire en sorte que la définition des cours d’eau, retenue au niveau national, soit reprise telle quelle dans le département. Cette définition comprend trois critères cumulatifs : alimentation du cours d’eau par une source, existence d’un lit naturel à l’origine, et débit suffisant une partie de l’année.
Les conséquences de cette classification sont importantes, car entre un cours d’eau et un fossé la réglementation n’est pas la même. Si les cours d’eau sont soumis à des contraintes administratives pour ce qui est de leur entretien et des interventions, celles concernant les fossés sont bien plus limitées.
C’est pourquoi Simon Catteau et Olivier Faict ont insisté pour que la mise en œuvre de l’identification des cours d’eau dans la Somme soit conforme aux lignes négociées nationalement, refusant la prise en compte d’autres critères.
Une visite «éclairante»
Le 28 juillet 2015, une visite était organisée à Cayeux-sur-Mer, dans le Bas-Champs, pour tenir compte des particularités dans ce secteur très artificialisé, puisque créé en grande partie par la main de l’homme. La délégation était composée des représentants de l’Onema, de la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal), du service environnement de la Ddtm, du Syndicat des Bas-Champs et de la profession agricole.
La visite sur le terrain a été assez concluante. «Cette visite a été éclairante. Il s’agit bien d’un territoire spécifique», a indiqué le délégué interrégional nord-ouest de l’Onema. Avant de saluer l’organisation et le travail réalisé par l’Association syndicale des Bas-Champs. Une nouvelle réunion est programmée en septembre pour affiner le travail qui a démarré.
En savoir un peu plus sur les Bas-Champs ?
Les Bas-Champs sont des étendues vertes de 4 000 hectares résultant du combat de l’homme avec la mer. C’est vers 1752 que la construction des digues du Grand et du Petit Barrement a démarré pour isoler le hâble de la mer. Suite à ces «renclôtures» ou enclos, les propriétaires fonciers devaient assurer l’écoulement des eaux par la mise en place de fossés appelés coures ou courants. On dénombre 102 km de course et 24 km de canaux, qui évacuent vers l’écluse du Hourdel, l’eau excédentaire des Bas-Champs.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le hâble était l’exutoire principal de ces eaux collectées. Aujourd’hui, avec l’isolement définitif du hâble, les eaux sont canalisées par des collecteurs qui débouchent dans la Baie de Somme par un système de vannes. Il s’agit du canal de Cayeux, Lanchères et Brutelles. L’importance de ces ouvrages a conduit les propriétaires à se regrouper en association en 1799, les Watergraves et, depuis 1931, l’Association syndicale des Bas-Champs.