Industries agro-alimentaires : redressement timide en 2017
Selon Agreste, la production, la consommation et les prix, la balance commerciale et l’emploi des industries alimentaires et boissons hors tabac (IAA) profitent d’un léger redressement, cachant d’importantes disparités.
au champagne.
«La production des industries alimentaires et boissons a légèrement progressé entre le quatrième trimestre 2016 et le premier trimestre 2017», à hauteur de 0,3 %, tandis que «sur un an, la hausse de la production globale des IAA est un peu plus marquée (+ 0,9 % en données brutes)», peut-on lire dans le rapport d’Agreste, organisme en charge de la statistique, l’évaluation et la prospective agricole auprès du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation. Cependant, la production de ce secteur est loin d’être homogène. Ainsi, la viande et les produits à base de viande reculent, «prolongeant la tendance à la baisse amorcée au milieu des années 2000 et s’établissant à son plus bas niveau depuis début 2014».
En revanche, les produits à base de fruits et légumes atteignent leur plus haut niveau depuis 2000, tout comme ceux à base d’huiles et de graisses végétales. La fabrication de produits laitiers enregistre également une légère progression «en lien avec la hausse de la collecte, tout en demeurant en deçà de celles du premier trimestre 2016», précise le rapport. En outre, on apprend qu’ «au premier trimestre 2017, la production de boissons a fortement augmenté en volume sur un an». Elle s’est en effet accrue de 5,8 %, notamment grâce aux boissons rafraîchissantes, eaux de table, champagne et mousseux, boissons alcoolisées distillées et bière.
Consommation et prix
«La consommation alimentaire des ménages a retrouvé un peu de vigueur en volume au premier trimestre 2017 (+ 0,9 % par rapport au trimestre précédent)», mentionne le rapport. Cela s’explique, d’un côté, par une hausse de la consommation de produits bruts de l’agriculture et de la pêche, à hauteur de 3,1 %, et, de l’autre, par un accroissement des achats en denrées alimentaires boissons et tabac, de l’ordre de 0,5 %. Cependant, au sujet de la viande, la même évolution est observée que pour la production avec le prolongement de «la tendance baissière amorcée mi-2013». Dans cette perspective, les dépenses ont chuté de 1,7 % en un an, impactant toutes les catégories de viande. D’autre part, les prix progressent également, bien que timidement, affichant une hausse de 0,4 % sur un an.
Dans le détail, «l’augmentation sur un an des prix à la production des préparations et conserves à base de poissons et de produits de la pêche s’est de nouveau accélérée, tout comme celle des viandes et produits à base de viande», tandis que les matières grasses suivent la même tendance. Plus surprenant, la reprise des cours du lait et du beurre entraîne une progression des prix des produits laitiers «pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2014». Au contraire, les aliments pour animaux, ceux issus du travail des grains ou encore à base de fruits et légumes, continuent à reculer. Enfin, le chiffre d’affaires des IAA profite de ces redressements. Il progresse ainsi de 0,9 % au premier trimestre 2017, tandis que «grâce à un jour ouvrable supplémentaire au premier trimestre 2017, la hausse du chiffre d’affaires des IAA est encore plus marquée sur un an, en données brutes (+ 3,1 %)».
Balance commerciale et emplois
«Pour la première fois depuis le troisième trimestre 2015, l’excédent commercial en valeur des IAA a progressé sur un an au premier trimestre 2017 (+ 6,8 %)», nous apprend le rapport d’Agreste. Cette bonne nouvelle est due à une hausse non négligeable des exportations qui atteint 0,7 million d’euros, principalement grâce aux boissons, tandis que les importations progressent un peu moins, de 0,6 million. Toutefois, «le déficit commercial des produits alimentaires s’est creusé sur un an pour le sixième trimestre consécutif (+ 22,7 %)», tempère l’organisme rattaché au ministère de l’Agriculture. Les produits pointés du doigt sont ceux issus de la pêche ou encore à base de fruits et légumes.
Quant à l’excédent commercial des produits laitiers, il s’est «dégradé sous l’effet de la hausse plus conséquente des importations que des exportations». Autrement dit, la demande chinoise ne compense pas la prolongation de l’embargo russe. Par ailleurs, «le déficit commercial des viandes et produits à base de viande s’est réduit sur un an». Enfin, au volet emplois, ils sont en légère augmentation avec «1 300 emplois de plus que le trimestre précédent et 2 900 de plus qu’un an auparavant (+ 0,5 %)».