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Influenza aviaire : mesures de protection pour les élevages

Les élevages avicoles des zones à risque élevé auront l’obligation de respecter un confinement ou de poser des filets pour éviter une incursion du virus sur le territoire national.

Dans les zones à risque élevé, les volailles ne peuvent plus sortir des bâtiments à moins que des filets ne soient installés, permettant d’éviter un éventuel contact avec des oiseaux sauvages.
Dans les zones à risque élevé, les volailles ne peuvent plus sortir des bâtiments à moins que des filets ne soient installés, permettant d’éviter un éventuel contact avec des oiseaux sauvages.
© Pascal Le Douarin


Le ministère de l’Agriculture a an­noncé́ le 17 novembre le relèvement du niveau de risque vis-à̀-vis de la grippe aviaire, de «négligeable» à̀ «modéré» sur l’ensemble du territoire. Cet épisode «n’a aucun lien avec l’épizootie rencontrée dans le Sud-Ouest en début d’année 2016», précise le ministère de l’Agriculture. Le risque est particulièrement fort dans les zones humides, explique le ministère, car les cas détectés touchent particulièrement les oiseaux migrateurs.
Dans ces zones dites «zones écologiques à̀ risque particulier», le risque est qualifié́ d’«élevé», et le ministère annonce le confinement obligatoire ou une pose de filets permettant d’empêcher tout con­tact avec les oiseaux sauvages, des mesures définies par l’arrêté du 16 mars 2016. Elles s’appliquent aux élevages commerciaux (sauf dérogation) et non commerciaux. Sur le reste du territoire, le relèvement du niveau de risque impose des contraintes et restrictions dans le secteur de la chasse, et pour les rassemblements d’oiseaux (foires, salons).
Cette décision intervient après que des cas d’influenza aviaire hautement pathogènes H5N8 ont été détectés chez des oiseaux sauvages en Hongrie, en Pologne, en Allemagne, en Croatie, aux Pays-Bas, au Danemark, et également autour du lac de Constance, à̀ la frontière entre la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche. Aucun cas n’a cependant été recensé en France. De plus, contrairement à la souche H5N1 ayant déjà sévi en France, la va­riante H5N8 ne représenterait pas de danger pour l’Homme.

Des éleveurs sereins, mais vigilants
Dans la Somme, 83 communes sont concernées par ces mesures, particulièrement dans les zones humides que sont la vallée de la Bresle, le littoral picard, et la basse vallée de l’Authie (voir carte). «Il est vrai que cela représente des contraintes et du travail supplémentaires pour les éleveurs, commente Luc Desbuquois, du Comité régional avicole (Cravi). Mais c’est dans l’intérêt collectif que ces décisions ont été prises. La priorité, aujourd’hui, est qu’il n’y ait aucun cas qui apparaisse.» D’après lui, quelles que soient les communes concernées par les arrêtés du ministre, les éleveurs sont très vigilants : «Ils font en sorte que personne ne visite les élevages. Les producteurs, techniciens ou vétérinaires qui y entrent ont les habits les plus propres possibles, des sas d’entrée sont utilisés, etc.»
Si une exploitation venait à présenter un cas de grippe aviaire, des mesures de sécurité supplémentaires seraient instaurées dans une zone autour de l’élevage, avec probablement la décision de tuer les animaux concernés. «Quand il y a un cas, il doit être obligatoirement déclaré, et cela peut entraîner une fermeture de frontière, ne serait-ce qu’au niveau régional. Les bêtes ne peuvent alors pas être exportées comme à l’accoutumée, avec des répercussions financières pour l’ensemble de la filière.»
Toutefois, Luc Desbuquois assure que les éleveurs sont sereins. «Nous sommes un peu inquiets, mais ce n’est pas la panique, car nous avons été très réactifs, et tout le monde fait attention. L’inquiétude vient davantage des pratiques des particuliers qui ont quelques poules. Nous ne savons pas ce qu’ils font, s’ils mettent eux aussi des filets en place… Il peut y avoir un risque de propagation à ce niveau.»
Aprè̀s la crise dans le Sud-Ouest, la France attend toujours de retrouver son statut indemne de grippe aviaire, qui lui permettrait à nouveau d’exporter sur certaines destinations, comme le Japon. Cette décision doit intervenir trois mois après le nettoyage du dernier site touché, soit début janvier.

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