Innovation technologique : le robot qui désherbe précisément
De plus en plus de robots prennent le contrôle du désherbage des terres agricoles pour faciliter la tâche des agriculteurs. Le robot d’Ecorobotix en est un exemple. Il permet de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires et réduit le temps de travail.
L’Iron agriculteur (agriculteur de fer) existe, et la jeune entreprise suisse Ecorobotix le prouve. Le petit robot désherbeur, pesant 130 kilos et mesurant 2 mètres de large, peut détecter les mauvaises herbes à l’intérieur même des rangs d’épinards et les détruire avec une petite dose de produits phytosanitaires. «Le robot travaille sans conducteur, ni opérateur. Il se déplace seul en s’orientant et se positionnant grâce à son GPS RTK, sa caméra et ses capteurs. Son système de vision lui permet de suivre les lignes de culture et de détecter la présence et position des adventices dans et entre les lignes. Deux bras robotiques appliquent ensuite une micro-dose d’herbicide de manière ciblée, uniquement sur les adventices détectées», souligne Claude Juriens, responsable du développement d’Ecorobotix.
«L’alimentation solaire permet au robot une autonomie complète en énergie, même par temps couvert, donc aucune émission de CO2 au crédit du robot. Sa vitesse s’adaptant à la densité des mauvaises herbes. Il est surtout efficace dans des champs à faible/moyenne densité d’adventices pour garder une vitesse d’avancement raisonnable. Son utilisation est optimale en complément à une première application standard d’herbicides, comme solution de rattrapage très économe en herbicides. La machine est entièrement contrôlée et configurée par une application sur smartphone», ajoute-t-il.
I-Agriculteur
Possédant deux réservoirs de 15 litres, ce robot désherbe par pulvérisation ultra-localisée dans l’inter-rang, mais aussi sur le rang. Il peut travailler douze heures en continu, en fonction de la saison, et se déplace à l’intérieur d’une zone délimitée par GPS en couvrant jusqu’à 3 ha par jour selon l’état de salissement de la parcelle et l’ensoleillement. A l’avant du robot, une caméra repère les adventices. Les bras positionnent alors les buses juste au-dessus. «Le robot est toujours en phase d’expérimentation, les tests ont été concluants sur plusieurs types de cultures comme les betteraves et le colza, mais aussi des cultures légumières de plein champ comme les oignons, les épinards et les haricots verts», explique Claude Juriens.
La sortie est prévue début 2019, le prix de ce robot solaire tournera autour de 30 000 et 35 000 €. «Il faut mettre en face non seulement les gains de temps et de produits, mais aussi la possibilité à long terme de continuer à désherber. Il y a un retour sur investissement sur trois ans si le robot est utilisé sur trois cultures, cinq ans sur deux cultures. Comme les bras peuvent travailler à plusieurs hauteurs, il pourra traiter différentes cultures», affirme Claude Juriens.
Le robot solaire d’Ecorobotix est un gain de temps et de productivité pour les agriculteurs. A terme, il élargira son champ d’action pour satisfaire d’autres cultures.