Innover pour s’adapter
Le congrès annuel de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences, qui se déroulait le jeudi 8 et le vendredi 9 juin dernier, à Nîmes, a réuni près de 200 congressistes venus de toute la France.
Décrite comme «filière d’excellence et en net progression», par le directeur technique de la Fnams, Jean-Albert Fougereux, la filière semence a, en quelque sorte, de quoi faire rougir les autres filières agricoles. En effet, même si la campagne 2015-2016 restera dans la mémoire des agriculteurs comme une année à oublier, la filière semences a, quant à elle, atteint, en 2016, un record historique concernant les exportations. Ainsi, la France se place dorénavant comme première exportatrice mondiale de semences vers plus de 150 pays. Sa performance, repose essentiellement sur son territoire diversifié, qui lui permet de produire des semences fourragères, de céréales, d’oléo-protéagineux, mais également des semences de potagères. Elle repose aussi sur le savoir-faire de ses producteurs et également des moyens de production qui lui permettent aujourd’hui de produire en quantité et en qualité.
Des moyens de productions, comme l’eau et les intrants, qui sont aujourd’hui au cœur des tourmentes et qui, demain poseront quelques contrariétés à la production de semences. Sans eaux, pas de contrats de semences. «Nous devons nous tourner vers une consommation d’eau raisonnée, mais non limitante», fait remarquer le directeur technique de la Fnams. Et puis, il y a les intrants. En vingt ans, 30 % des substances actives autorisées ont été retirés du marché français et pour les substances réévaluées aujourd’hui, une restriction d’usage y est généralement appliquée. Il faut donc chercher des méthodes alternatives, de nouvelles solutions dès aujourd’hui avant que tout ne soit interdit.
La Fnams, dans son activité technique, en a donc fait sa priorité, mais également sa thématique pour ce congrès : «Semence 3.0 : innover pour s’adapter». Et les innovations ne manquent pas comme l’ont mentionnait Marie-Claire Grosjean-Cournoyer, directrice des affaires scientifiques chez Bayer, en discutant autour des recherches menées sur le bio contrôle et Michel Berducat, directeur adjoint de l’unité de Recherche TSCF - Irstea, décrit également comme le pape du machinisme, qui a énuméré les robots aujourd’hui crées et autres matériels comme l’utilisation d’une bineuse intelligente guidées par vision artificielle afin de faire face aux adventices.
Mais avant de passer à la robotisation, comme nos ancêtres ont pu le faire, lors du passage des chevaux au tracteur, cette transition prendra du temps entre dix et quinze ans racontent certains.