JA : l’attractivité du milieu rural, un enjeu d’avenir
Pour son congrès 2019, qui se tiendra du 4 au 6 juin, à Roanne, Jeunes agriculteurs place la jeunesse rurale au cœur de ses préoccupations, une réflexion qui, si elle s’inscrit parfaitement dans l’actualité, a commencé dès
septembre 2018.
lors de la présentation de son futur rapport d’orientation, le 22 mai. Le thème : la jeunesse et la ruralité.
Huit cents jeunes agriculteurs sont attendus du 4 au 6 juin, à Roanne, dans la Loire, pour le 53e congrès de Jeunes agriculteurs (JA). Un moment «attendu par le réseau», comme l’a rappelé Samuel Vandaele, président de l’organisation, lors de la conférence de presse de présentation de l’événement le 22 mai dernier, car il permet de revenir sur les actualités de l’année et «de se dire les choses».
Ainsi, le congrès sera l’occasion d’évoquer les élections aux chambres d’agriculture, le Sommet international des jeunes agriculteurs, qui s’est tenu fin avril à Paris, ou encore les différentes réalisations qui ont pu voir le jour grâce à Terres Innovantes, le fonds de dotation de Jeunes agriculteurs destiné aux actions de communication. Dans ce cadre, «un événement qui aura lieu en 2020, co-construit par le réseau et d’envergure nationale, sera présenté officiellement», annonce le président de JA.
Autre temps fort du congrès : la présentation et les amendements du rapport d’orientation, portant cette année sur le thème de la jeunesse et de la ruralité. «On a pris le parti de sortir de notre zone de confort», explique Loïc Quellec, vice-président de JA et l’un des rapporteurs. Devant le sentiment d’abandon qui touche les campagnes, «on se place en tant qu’acteurs centraux de la ruralité, mais tout seuls on ne peut rien faire. C’est tout un tissu global qui fera que demain la ruralité sera attractive», ajoute-t-il.
Le rapport contient environ cent quarante propositions autour de deux axes : le dynamisme des territoires, d’une part, avec une vision pour améliorer le fonctionnement des institutions, l’organisation des services publics, leur accès, la mobilité, et l’engagement des jeunes dans le développement des territoires, et, d’autre part, à travers des propositions sur la transmission des entreprises, l’apprentissage, ou encore la démocratie participative.
Préparer l’avenir
Pour Samuel Vandaele, si le thème du rapport avait été décidé avant la crise des «gilets jaunes», «c’est le bon moment, pour nous, pour exprimer nos propositions par rapport à la jeunesse et à la ruralité. Nous pensons que l’agriculture est une des réponses sur la crise sociétale que l’on vit actuellement», d’un point de vue environnemental avec le stockage du carbone dans les sols, les biocarburants, mais aussi d’un point de vue social, puisque l’activité agricole et industrielle qu’elle engendre réduit la fracture territoriale et crée du lien entre ville et campagne, explique le président de JA.
L’attractivité du milieu rural est également un des facteurs qui pourrait faciliter le renouvellement des générations en agriculture, alors qu’actuellement seuls deux départs sur trois sont compensés par l’installation de jeunes agriculteurs. JA aura donc à cœur, à l’occasion du congrès, de revenir avec le ministre de l’Agriculture sur plusieurs leviers pouvant faciliter l’installation.
Parallèlement, le réseau travaille à la montée en compétence des responsables. «Si on perd des agriculteurs, on va perdre aussi des responsables agricoles. Or, on a une chance, c’est d’avoir une organisation qui est maillée, avec des agriculteurs qui sont présents dans un certain nombre d’OPA pour nous représenter. On veut donc, demain, pallier le fait qu’un certain nombre de responsables d’OPA vont aussi quitter leurs fonctions, et je pense que c’est à nous, JA, de s’atteler aussi à ce défi pour garder un tissu agricole fort. Dans dix ans il sera trop tard. C’est maintenant qu’il faut s’en occuper !», affirme ainsi Samuel Vandaele.
Le congrès sera, comme toujours, une bonne occasion de sensibiliser les futurs responsables à ces différentes problématiques.
Jeunesse et ruralité
Difficile de ne pas y voir le lien avec les «gilets jaunes». Mais le choix du sujet a eu lieu en septembre «bien avant le début du mouvement», assure le président. «Nous prenons le parti de sortir de notre zone de confort avec un sujet qui n’est pas purement agricolo-agricole», décrypte Loïc Quellec, un des trois rapporteurs. Car le renouvellement des générations grâce à l’installation de jeunes agriculteurs, «l’ADN de JA», ne sera possible qu’avec des campagnes attractives.